Sans surprise à la cour d’assises du Hainaut, les jurés ont prononcé, mercredi, la culpabilité d’Amond Radu pour le meurtre de Cyprian Brusturean, commis à La Louvière, le 5 octobre 2021. Le débat a porté sur l’excuse de provocation, invoquée par le défense et contestée par les autres parties au procès.
Après trois heures de débat à huis clos, les jurés ont rendu leur décision. Ils n’ont pas retenu l’excuse de provocation, estimant que la réaction de l’accusé était disproportionnée aux coups portés par la victime.
L’agression à l’arme blanche d’Ovidiu D n’a pas été contestée, pas plus que l’incapacité de travail de plus de quatre mois.
Faits
Le 5 octobre 2021, Florin T s’est rendu à La Louvière, accompagné de Cyprian Brusturean et Ovidiu D. Il souhaitait régler un différend financier avec Alin A, qui lui avait chargé de réaliser des travaux sur un chantier à Seneffe. Alin et son frère Eusebiu tardèrent à payer Florin et ses hommes, estimant que le travail était bâclé.
Vers 19h30, les trois Roumains se sont présentés au cinquième étage d’un immeuble situé au carrefour entre la place Communale et la rue de la Loi, où Alin vivait avec trois autres ouvriers roumains, dont Amond Radu.
Selon des témoins, la discussion entre Florin et Alin s’est déroulée dans le calme et une solution a été trouvée.
La dispute
Au moment du départ, une dispute éclate entre Amond Radu et Cyprian Brusturean. Ce dernier a donné un coup de tête et un coup de poing à Amond Radu, qui lui avait demandé de parler moins fort. Amond Radu a poignardé son adversaire à trois reprises, dont une lui a transpercé le cœur. Ovidiu, qui s’est placé entre les deux hommes, a été blessé au bras.
Amond Radu a jeté le couteau par la fenêtre et a été arrêté par la police. Il a avoué être l’auteur des coups de couteau.
Lundi, il a déclaré au tribunal qu’il s’agissait d’un geste défensif. Ses avocats n’ont toutefois pas plaidé la légitime défense. En revanche, ils pensaient qu’Amond avait été provoqué.
Pour les jurés, ce n’est pas le cas, la disproportion entre les coups portés par la victime et ceux portés par l’accusé est flagrante. L’accusé a utilisé un couteau et a visé à deux reprises le côté gauche de la poitrine de la victime. La victime n’a utilisé que ses poings et sa tête.
Le débat sur la détermination de la peine aura lieu jeudi.
