Insécurité dans le métro | La STM augmente la surveillance dans une dizaine de gares

Des groupes de constables spéciaux et d’ambassadeurs de sécurité seront « beaucoup plus visibles » et plus nombreux dans une dizaine de stations de métro au cours des prochains mois, afin de lutter contre le phénomène croissant d’insécurité.

« Nous allons renforcer nos équipes de patrouilles dans trois zones du métro, donc au sud-ouest, à l’est et au nord. Notre personnel sera ciblé aux bons endroits», a déclaré le directeur de la sécurité de la Société de transport de Montréal (STM), Jocelyn Latulippe, en point de presse mercredi.

La question de la sécurité dans le métro est sur toutes les lèvres depuis plusieurs mois. La semaine dernière, deux événements violents survenus au métro Lionel-Groulx – un sans-abri battu et poignardé par un groupe de jeunes et une jeune femme frappée au visage – ont choqué la population. En 2007, le père de l’humoriste Alexandre Champagne a également été agressé au métro Jean-Talon.

Baptisée « Réassurance », l’opération consistera en la réallocation de temps supplémentaire. Trois groupes de deux gendarmes spéciaux et de deux ambassadeurs de sécurité circuleront désormais dans une dizaine de gares, à tout moment, « afin de rassurer les gens ». Ces quatuors auront chacun trois ou quatre stations à parcourir, de l’ouverture à la fermeture du métro, et auront pour mandat d’être vu avant tout.

À l’est, les stations ciblées seront Joliette, Papineau, Beaudry et Frontenac, tandis qu’au sud-ouest, ce seront Lionel-Groulx, Atwater et Bonaventure. Au nord, les stations Mont-Royal, Jean-Talon et Jarry bénéficieront d’une surveillance accrue. Ces dix gares sont celles où le sentiment de sécurité est le plus touché.

Moins d’utilisateurs en vue ?

Le président de la STM, Éric Alan Caldwell, ne cache pas qu’il craint de perdre des usagers, notamment occasionnels, en raison du contexte actuel. « Nous sommes inquiets de la fidélité de nos clients. Notre réseau a besoin de notre présence », a-t-il insisté.

«Si on ne résout pas les problèmes de logement et de suivi clinique, les gens vont se réfugier dans le métro», a persisté M. Caldwell, réitérant que la Santé et le gouvernement devront en faire davantage face à «l’augmentation des clientèles vulnérables,» problèmes de santé mentale, toxicomanie.

Au cabinet du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, on se dit « bien conscient de la situation dans le métro de Montréal », tout en ne fermant pas la porte à de nouvelles aides.

« Même s’il n’appartient pas aux équipes d’intervention des différents CIUSSS d’intervenir dans le métro, le travail de collaboration avec nos partenaires municipaux, les corps policiers et les organismes communautaires est essentiel alors que le phénomène « d’itinérance » augmente », affirment-ils.

Québec rappelle néanmoins avoir déjà investi 75 millions dans la lutte contre l’itinérance cette année seulement à Montréal. Il y a quelques mois, M. Carmant avait également annoncé une somme de 9,7 millions pour ajouter une centaine de places en centres d’hébergement d’urgence, pour un total de 1 900. Au total, plus de 7 000 places sont disponibles dans la métropole pour accueillir les personnes sans abri dans la métropole.

“Faux”, dit l’opposition

L’opposition officielle à la mairie de Montréal a de son côté dénoncé « une fausse annonce faite sur un coin de table ». «Cela montre encore une fois que l’administration est réactive et ne prend pas les choses au sérieux», a déploré le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le leader d’Ensemble Montréal, Aref Salem

Son parti a présenté mercredi un plan d’action pour rétablir le sentiment de sécurité dans le métro, exhortant Montréal à s’inspirer de Toronto et à mettre en place un service d’aide par téléphone, texto et chat pour les usagers qui ont besoin d’une aide immédiate. À Toronto, cette mesure a permis de garantir que le délai pour obtenir de l’aide soit en moyenne de 90 secondes.

Ensemble Montréal demande également une augmentation de la surveillance exercée par des équipes mixtes, les services de l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS), mais aussi des policiers et des constables spéciaux. Le parti réclame que ces derniers « passent de 160 à 230 employés, comme le demandait depuis longtemps la Confrérie des gendarmes et agents de la paix de la STM ».

Il est également suggéré que les salariés soient présents dans toutes les stations, de l’ouverture à la fermeture du métro, ainsi qu’une refonte complète du système d’éclairage, la rénovation du mobilier et l’installation de toilettes publiques à proximité. gares

« Le métro de Montréal demeure sécuritaire. Cela dit, il ne faut pas négliger le sentiment de sécurité», a déclaré la mairesse Valérie Plante, mardi, en marge d’un point de presse.

Elle a promis de « continuer à agir pour le métro ». « Il va y avoir plus d’agents dans le métro en préparation pour l’été, il y a des escouades spéciales du SPVM, on a plus d’ambassadeurs et de sécurité dans le métro. Et nous continuerons ce travail. »

Mmoi Plante a également rappelé qu’« il faudra davantage de soutien de la part de la Santé ». « Il y a des problèmes de santé mentale et la crise des opioïdes qui frappe extrêmement durement Montréal. Et enfin, la question des sans-abri. Cela prend du temps, mais il faut trouver des solutions », a conclu le maire.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV au bout du suspense, Aigues-Mortes s’impose face à Moussac
NEXT Bulletin météo. Un week-end d’été en Côte-d’Or… avant le retour de la pluie dimanche