DURE, LA PAIX QUI DURE – .

DURE, LA PAIX QUI DURE – .
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Il est particulièrement frappant que Tel-Aviv ait, pour ainsi dire, véritablement perdu toute prévoyance quant à ses actions sur le terrain.

C’est Gandhi qui, dit-on, a déclaré que le système œil pour œil rendait le monde aveugle. Quel que soit l’auteur de cette maxime, elle n’a évidemment jamais été contredite au cours de l’Histoire et, dans ce cas, elle décrit sans doute de manière extrêmement éloquente la situation par rapport à ce qui fait l’objet de cet éditorial, à savoir l’évolution actuelle de Moyen-orient.

Alors que nous venons de passer six mois de guerre dans la bande de Gaza, suite aux attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, il devient en effet particulièrement frappant que Tel Aviv ait pour ainsi dire véritablement perdu toute clairvoyance en matière de ses actions sur le terrain, dont le caractère horrifique ne semble pas avoir résisté à l’épreuve du temps, loin de là. Certes, l’armée israélienne a finalement décidé, le 8 avril 2024, de retirer ses troupes de Khan Younes, dont elle avait réussi à prendre le contrôle fin janvier, mais c’est pour le mieux d’ailleurs. , attaquer Rafah : selon Benjamin Netanyahu, visiblement parfaitement revigoré d’ailleurs depuis son opération de la hernie le 31 mars 2024, ce ne serait qu’une question de temps avant que les soldats de « Tsahal » ne commencent à bombarder cette ville située sur la frontière égyptienne. -Frontière palestinienne où un peu plus de 1,5 million de Gazaouis sont entassés depuis plusieurs mois dans des camps de fortune improvisés. « Cela va arriver – il y a une date », a déclaré le Premier ministre israélien dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Militairement, il ne fait aucun doute qu’Israël est tout à fait capable de raser Gaza jusqu’au bout, d’autant qu’il a bénéficié, depuis le début de ses premières offensives, d’un soutien à la fois logistique et financier. de ses nombreux alliés occidentaux, menés par les États-Unis. Si, comme le prétendent certains milieux, son véritable objectif est de pousser la population de Gaza à se déplacer vers le Sinaï égyptien pour enfin s’emparer de l’enclave palestinienne – d’où les colons juifs avaient été retirés en août 2005, après un peu plus de 38 ans d’occupation directe, on peut aussi croire qu’elle est capable, quoi qu’on veuille, de réussir.

Empêtrée dans une nouvelle crise économique, l’Egypte peut, de son côté, enfin accepter de céder et d’ouvrir complètement le passage vers son territoire, contre des devises fortes. Mais pour autant, la partie israélienne y gagnera-t-elle vraiment ? Qu’il le veuille ou non, l’État d’Israël est, de toute façon, condamné, vis-à-vis de son environnement régional, à la coexistence, de même que les pays arabes qui restent encore récalcitrants auront certainement besoin d’un moment pour accepter de traiter avec lui. , realpolitik oblige.

Et c’est dans cet esprit qu’il y a eu la paix de Camp David avec l’Egypte en septembre 1978, puis celle d’Oslo 1 et 2, avant, ces dernières années, les accords d’Abraham qui, tour à tour, ont réuni les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et bien sûr le Maroc rejoint la liste des pays ayant « normalisé », comme on dit. Ces derniers accords étaient d’ailleurs considérés par Netanyahu lui-même, comme lui revenant, comme une réussite dont il ne manqua jamais de s’enorgueillir lors des campagnes électorales qu’il mena par la suite ; montrant que le chef du gouvernement le plus anti-arabe de l’histoire d’Israël est, comme ses électeurs, conscient de la nécessité de conclure un pacte… avec les Arabes.

Mais comment y parvenir dans la durée alors que près de 33 000 Palestiniens sont déjà morts sous le feu israélien ? Netanyahu et ses collègues s’attendent-ils vraiment à ce que cela n’ait aucun effet, parce que les dirigeants arabes avec lesquels ils doivent traiter sont tout simplement liés par les meilleurs intérêts de leur pays ? « Qu’en est-il de nos intérêts inférieurs ? », comme dirait Sherif Khairy, le personnage incarné par l’acteur égyptien Adel Imam dans la comédie « L’ambassade est dans le bâtiment » (sortie en juillet 2005), et qui doit aussi subir les répercussions de La reconnaissance d’Israël par l’Egypte avec l’installation de l’ambassade israélienne aux portes de son appartement du Caire.

Ainsi, lesdits intérêts inférieurs, ceux des grandes masses arabes, pourraient bien finir par prendre le dessus au niveau de la prise de décision politique, et cela ne servira évidemment en rien les intérêts des Israéliens à tous les niveaux. Suite au déclenchement de la deuxième Intifada, à l’automne 2000, le Maroc a fini par mettre fin au premier bureau de liaison, à peine six ans après son inauguration, l’explosion de colère des Marocains ne permettant plus de le maintenir ouvert. Il suffirait donc au gouvernement israélien de regarder dans le rétroviseur pour avoir une idée. Mais il faut quand même arrêter de vouloir aveugler son prochain, comme le dicte une certaine sagesse gandhienne…

 
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