(Québec) Nous « devons travailler sur différentes trajectoires d’adaptation » aux changements climatiques, non seulement en fonction de ce qui est attendu et souhaitable, mais en fonction du pire.
Patrice Bergeron
La Presse Canadienne
C’est l’avertissement lancé par le président du Comité consultatif sur les changements climatiques, Alain Webster, qui rappelle que des milliards de dollars et des infrastructures critiques sont en jeu.
Dans une synthèse récemment présentée à la haute fonction publique, le comité a présenté plusieurs scénarios sur les impacts de la hausse des températures dans le sud et le nord du Québec.
Toutefois, ces données donnent encore une conception « trop simple » de l’adaptation climatique, selon M. Webster, qui travaille à perfectionner différents scénarios.
Le changement climatique nous oblige à revoir la gestion des eaux pluviales, la gestion forestière, les mesures contre l’érosion des berges, l’entretien du réseau électrique, etc.
«Dans les scénarios de gestion des risques, nous ne pouvons pas seulement nous adapter au scénario que nous souhaitons avoir», a expliqué M. Webster en entrevue avec La Presse Canadienne. Il faut penser à être un peu plus prudent. »
Dans le scénario plausible, le moins pire construit à partir des hypothèses du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), l’augmentation moyenne des températures est limitée à 3 degrés Celsius dans le sud du Québec d’ici 2050 et l’augmentation des précipitations sera de 5 %.
Dans le nord du Québec, on parle d’une augmentation de 4,5 degrés Celsius et de précipitations en hausse de 12 %.
Mais dans le pire des scénarios, si rien n’est fait et que l’exploitation des énergies fossiles se poursuit allègrement, la hausse moyenne des températures dans le sud du Québec sera de 6 degrés et les précipitations de 15 % d’ici 2100, tandis qu’au Nord, ce sera pire. Les températures moyennes augmenteront de 10 degrés et les précipitations de 35 %.
C’est un printemps très chargé en matière de recherche climatique au Québec. En effet, trois documents essentiels seront rendus publics prochainement.
Un groupe d’experts dont M. Webster soumettra prochainement des recommandations sur l’adaptation climatique au ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Il y aura aussi une évaluation de l’ensemble de la démarche climatique du Québec, qui venait d’être finalisée récemment et qui devait être soumise au ministre puis rendue publique.
Enfin, il y a aussi un avis qui allait être donné au ministre sur la tarification du carbone.
Les avis sont rendus publics 30 jours après avoir été remis au ministre, à moins que celui-ci ne demande qu’ils soient rendus publics avant.
