Il y a plus de 70 ans, l’inventeur de la boîte noire s’écrasait dans le sud du Tarn

Il y a plus de 70 ans, l’inventeur de la boîte noire s’écrasait dans le sud du Tarn
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l’essentiel
Une cérémonie honorant un grand nom de l’aéronautique est prévue mercredi à Fontrieu, dans le sud du Tarn. François Hussenot, inventeur de la boîte noire, meurt dans un accident d’avion le 16 mai 1951, sur les hauteurs du village. Retour sur l’œuvre d’un pionnier.

Sur une plaque de l’école polytechnique figurent les noms d’anciens élèves qui ont fait briller l’institution. Aux côtés de ministres et de grands industriels, on retrouve le nom de François Hussenot. Peu connu du grand public, il est un pilier de l’innovation dans le domaine aéronautique disparu dans le crash de son avion dans les hauteurs du sud Tarn le 16 mai 1951.

Son invention la plus célèbre : la boîte noire, désormais utilisée dans le monde entier, qui sert précisément à déterminer les paramètres de vol qui conduisent à un accident aéronautique. Sa famille organise ce mercredi une cérémonie d’hommage à Fontrieu, à proximité du lieu du crash dans lequel l’inventeur et les trois autres membres de l’équipage sont morts. Ils faisaient la liaison entre Marignane et Mont-de-Marsan.

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Ce jour de 1951, un épais brouillard bouche le ciel du Massif Central. Les aviateurs ne savent pas s’ils sont assez hauts pour franchir les monts de Lacaune, qu’ils croient encore devant eux. L’orage magnétique qui se déchaîne perturbe le champ de vision mais aussi l’orientation des pilotes.

Une stèle commémorative sur le lieu du crash

« Nous sommes dans la boue, nous ne passerons pas. Nous faisons demi-tour » : François Hussenot prononce ses derniers mots peu avant l’impact, contre une montagne à 400 mètres d’altitude. Il avait 39 ans. Les habitants de l’ancienne commune de Castelnau-de-Brassac, devenue Fontrieu lors de la fusion de 2016, peuvent voir une stèle commémorative de l’accident située dans la clairière autour du lieu de l’accident, à proximité de la ferme de La Borie Blanque. .

La stèle commémorative de l’accident située dans la clairière autour du lieu de l’accident, à proximité de la ferme de La Borie Blanque.
RD

Rémi Hussenot est l’un des neuf enfants de l’ingénieur. A 82 ans, le dynamisme invincible de ce porteur de mémoire lui permet de multiplier les conférences sur l’histoire de l’œuvre de son père. Dans les années 1930 et 1940, le grand ingénieur révolutionne la manière d’enregistrer les paramètres de vol. «Jusqu’à cette époque, les pilotes notaient les indications données par leurs instruments sur une plaque en temps réel», explique Rémi Hussenot.

L’idée de son père était de développer des appareils envoyant des impulsions électriques en temps réel sur du papier photographique. Les films sont stockés dans une enceinte étanche à la lumière : la « boîte noire » est née.

Il est également l’inventeur de la poubelle à pédale.

Cela fait gagner un temps considérable aux aviateurs. L’engin est voué à un succès international mais verra sa couleur changer dans les années qui suivront, passant du noir à l’orange. Une évolution également due à l’ingénieur français : elle permet de retrouver plus facilement la boîte dans les débris d’un avion. François Hussenot a déposé 18 brevets au total, y compris dans des domaines plus insolites : il est notamment l’inventeur de la poubelle dont le couvercle se ferme grâce à une pédale.

Sous l’Occupation, il continue à travailler « sous le nez des Allemands ». Il attend la Libération pour publier ses recherches, de peur qu’elles ne tombent entre les mains de l’ennemi. Pilote et ingénieur, François Hussenot était aussi industriel : il lance en 1947 la Société de fabrication des instruments de mesure (SFIM) pour produire des « hussenographes », nom qu’il donne à son invention. L’entreprise deviendra partie intégrante du groupe Safran après son décès.

Sa mort prématurée met fin à une vie foisonnante d’idées et de réussites. “On préfère dire qu’il est mort dans l’exercice de son métier et non d’un virus ou dans un accident de voiture, philosophe Rémi Hussenot. est cohérent avec son état d’esprit : donner sa vie pour la passion qui animait son existence.

 
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