les éleveurs suivent leurs animaux par smartphone

Des troupeaux connectés signalent le danger via leur smartphone

Difficile pour un éleveur, un berger ou même un chien de protection d’être derrière chacun de ses animaux. Surtout, comme dans le cas des Vittoni à La Forclaz, s’ils sont des centaines disséminés sur plusieurs alpages durant l’été. Lorsque l’un ou l’autre se perd ou que le loup attaque, nous ne nous en apercevons souvent que le lendemain, ou trop tard.

Désormais, le numérique permet de prévenir ce type de risque et d’améliorer le quotidien des troupeaux. Jean-Pierre et Carmen Vittoni testeront cet été des équipements de la société Alpes-éco, basée à Plan-les-Ouates (GE), dans le cadre d’un projet pilote financé par le Canton de Vaud.

« Des amis nous ont dit que cela fonctionnait bien, mais nous voulons d’abord le tester nous-mêmes avant d’investir », ajoute Carmen. Soit entre 450 et 1000 francs par an et par troupeau selon le modèle de tracker utilisé.

De Vaud à l’Afrique

« Nous fabriquons des équipements connectés pour l’agropastoralisme et la protection des écosystèmes », explique Philippe-Charles Monteagudo, fondateur d’Alpes-éco. En 2023, nous mettrons en service quelque 400 de ces appareils dans les Alpes – Vaud, Valais, Grisons, Berne, Haute-Savoie, Savoie – et même trois en Afrique du Sud pour les rhinocéros.»

Ces colliers, équipés d’un « tracker » ou d’un « tag » (le second transmettant ses données au premier), permettront de géolocaliser les animaux dans leur « Géo-zone » et de transmettre toute une série d’informations aux Vittoni. utile sur leur dépense énergétique. « Si des moutons se sont éloignés du troupeau par exemple, cela évite de devoir les chercher pendant des heures », se réjouit Jean-Pierre Vittoni.

Mieux : en cas d’inactivité, d’activité inhabituelle ou carrément de danger, les éleveurs recevront – selon les paramètres qu’ils auront définis – des alertes en direct sur leur smartphone, qu’ils pourront transmettre au berger afin qu’il soit vigilant ou intervienne en cas d’événement. d’une attaque présumée. « Nous allons équiper 6 chiens de pisteurs et 18 moutons de balises », explique Jean-Pierre Vittoni. Nous avons ciblé des individus jugés plus mobiles.

Identifier les pics de stress

Mais comment repérer un danger potentiel ? Grâce à l’intelligence artificielle : les trackers, dotés de 64 algorithmes, calculent l’intensité d’activité des moutons, vaches et autres chiens équipés de l’appareil. « Autrement dit, la dépense énergétique quotidienne des animaux connectés. Ces données permettent de caractériser l’activité de l’animal en fonction de ses mouvements, poursuit Philippe-Charles Monteagudo, du plus bas – l’inactivité ou la mort – à l’ordinaire, jusqu’à l’extraordinaire.

Un berger ne peut pas être en permanence derrière chacun de ses animaux. Avec ces colliers connectés, les propriétaires pourront effectuer une « surveillance collective » depuis leur smartphone et ainsi prévenir certaines situations de « stress critique » potentiellement annonciateurs d'une attaque de prédateurs.

Et de citer le cas d’un combat entre un chien et un loup : « L’intensité d’un choc lors d’une charge peut être mesurée à 10G, là où un pilote de chasse F/A-18 est soumis à environ 7G. Nous ne réalisons pas le pouvoir d’un chien. Certains de ces pics de stress très élevés peuvent également résulter de « conflits d’usage » avec les randonneurs, cyclistes et autres parapentistes.

Test concluant en Valais

C’est justement dans ce but que le Canton du Valais a subventionné cet équipement installé sur 25 chiens issus de 12 alpages de la vallée d’Illiez : prévenir les conflits entre randonneurs et chiens de protection.

«Ces colliers GPS ont permis d’actualiser les informations des randonneurs pour une meilleure collaboration entre promeneurs, chiens de protection et acteurs du tourisme», explique Christine Cavalera, responsable de la protection des troupeaux en Valais romand pour le Service cantonal de l’agriculture. L’éleveur configure une Géo-zone qui localise ses chiens et les cartes de randonnées sont immédiatement mises à jour sur internet.

La phase test 2022-23 « a donné satisfaction » et le Service de l’Agriculture est en mesure de la recommander.

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