une chaise pliante dans le passage à l’origine d’un drame

Ce soir-là, la rixe générale entre un groupe d’Algériens et une bande de Tunisiens s’est soldée par la mort d’un homme. Arrivé la veille à Bordeaux pour passer quelques jours chez des amis, Saddem Belghoul avait 30 ans. Hissé sur la banquette arrière du véhicule de son cousin, garé rue Henri-IV, il n’a pas survécu à ses blessures, notamment un coup de couteau au cœur. Un de ses amis a été grièvement blessé et secouru sur un banc près de la station de tramway.

Trahis par leurs vêtements

Les faits ont conduit trois Algériens à comparaître depuis le lundi 8 avril 2024 devant la cour d’assises de la Gironde. Accusé d’être l’auteur des coups de couteau et déjà connu de la justice sous différents pseudonymes, Noureddine Maamri, 31 ans, est jugé pour meurtre et tentative de meurtre. Il est défendu par M^e Étienne Boucharaissas.

Abdallah Kamal, 23 ans, soutenu par M^e Valentine Poret, et Mohamed Khatimi, 22 ans, conseillés par M^e Julie Gabinski est accusée de complicité de tentative de meurtre. La justice leur reproche d’avoir couru après l’ami du défunt et de lui avoir donné des coups de pied et de poing en même temps que leur compatriote le poignardait à la fesse.

Avant d’en venir aux faits, ce lundi le tribunal cherche à mieux connaître ceux qu’il juge

« Trop facilement influençable »

Trahis par leurs vêtements, les deux derniers ont été arrêtés le soir des faits. Il a fallu plusieurs interrogatoires et confrontations, l’exploitation de la vidéosurveillance de Keolis, l’audition d’autres protagonistes et habitants de la rue Henri-IV, témoins de cette scène de violence surréaliste, pour que la police ait une idée plus précise du déroulement de la soirée. .

Tout est parti du fait que Saddem Belghoul, équipé d’une chaise pliante, a obstrué le passage de Noureddine Maamri, place de la Victoire où chaque groupe s’était « installé ». Ivres et sous l’emprise de drogues, tous deux auraient réagi de manière excessive, partant régler leurs comptes d’homme à homme dans la rue voisine, suivis de près ou de plus loin par leurs amis respectifs qui, faute de les séparer, seraient partis. mixte. Saddem Belghoul ne s’est pas levé.

Mais avant d’en venir aux faits, le tribunal cherche ce lundi à mieux connaître ceux qu’il juge. Trois Algériens considérés comme mineurs non accompagnés à leur arrivée en France alors qu’ils étaient adolescents, d’abord pris en charge puis exclus des foyers et déscolarisés pour cause de fugues et d’absences. Ils ont « géré » de manière totalement illégale.