malgré les violences domestiques, le couple revient à la vie conjugale

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Par Éditorial Meaux
Publié le

8 avril 24 à 19h50

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L’histoire commence en avril 2022. Maryvonne quitte alors son pays natal le Cameroun. pour vous installer avec votre partenaire, Thierry, résidant à Bailly-Romainvilliers (Seine-et-Marne), depuis plusieurs années. Un an plus tard, elle part précipitamment rejoindre des amis à Évreux, avant de pousser la porte d’un commissariat. pour dénoncer Thierry comme l’auteur des violences.

Des disputes récurrentes

Selon la victime, la semaine précédant la plainte, une dispute a conduit le couple à s’affronter « une nouvelle époque ». Mots après mots, reproches après reproches, le ton est alors monté. Thierry s’est emporté et a mis son index sur sa bouche pour la faire taire. Ne réussissant pas, il l’a frappée plusieurs fois sur les lèvres avec le doigt. En réponse, elle décide de partir et commence à rassembler ses affaires, mais Thierry s’y oppose. Maryvonne lui a d’abord injurié et s’est débattue lorsqu’il lui a attrapé les bras. Il serra de plus en plus fort et il lui a tordu le bras puis un doigt pour le forcer à s’arrêter. Le calme revint un peu plus tard, lorsque le grand frère de Thierry arriva.

Elle a ensuite rapporté que cinq autres épisodes s’étaient produits au cours de leur année de vie commune.

Pour illustrer ses accusations, elle fourni diverses photos non datéesun de ses visages ensanglanté datant d’environ six mois et d’autres moins vieux montrant un premier attelle de doigt blesséun majeur très enflé et son cou présentant des marques rougies.

La police a enregistré la plainte de Maryvonne et l’a transmise à ses collègues de Lagny-sur-Marne. Pendant ce temps, elle a changé d’avis. Enceinte de seize semaines, elle retourne vivre chez Thierry qui l’accueille tout en étant au courant de sa démarche auprès de la police.

“Je voulais juste la tenir”

Fin novembre 2023, après avoir partagé un moment avec leur petite-fille d’un mois et déjeuné avec son compagnon, Thierry a répondu à la deuxième convocation de la police, le premier ne lui étant jamais parvenu. Immédiatement après son interrogatoire au cours duquel il a reconnu les faits les plus récents, mais a nié toute violence antérieureil s’est retrouvé en garde à vue.

Le lendemain, c’est libéré sous contrôle judiciaire lui interdisant de regagner son domicile. Maryvonne a réagi très rapidement et a demandé le retrait de sa plainte. « Je suis seul en France. J’ai besoin de Thierry pour élever notre enfant”, a-t-elle ensuite déclaré. Mais le parquet de Meaux, très engagé dans la lutte contre les violences conjugales, a poursuivi les démarches et Thierry est apparu un an après les derniers événements.

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La thérapie a débuté volontairement avec un psychologue, avant d’être entendu par la police, et sa participation à un groupe de soutien dans le cadre de son une revue judiciaire a conduit Thierry à appréhender toutes les formes de violence et à adopter une autre perception de la situation.

A la barre, il s’est montré très ému. Il change de position et reconnaît les faits, précisant toutefois qu’il n’a jamais frappé Maryvonne. Auparavant, il ignorait que ses actes constituaient de la violence. ” Je ne savais pas que nous n’avions pas le droit pour empêcher une personne de partir. Je voulais juste la tenir. Elle était enceinte et elle est tout pour moi”, clame-t-il. Ses propos ont immédiatement fait réagir le président de l’audience. « L’amour ne justifie pas tout, surtout pas les coups », lui dit-elle.

Puis, elle a poursuivi son enseignement en interrogeant Thierry sur les blessures. Sa réponse : « Je ne voulais pas lui faire de mal. C’est certainement arrivé lorsqu’elle se débattait, mais ce n’était pas volontaire”, n’a pas convaincu le juge qui n’a pas manqué de contraster la photo avec le visage ensanglanté. Il se défend de tout acte de violence en expliquant que les altercations amènent parfois Maryvonne à choc émotionnel provoquant une hémorragie nasale.

Un retour à la vie commune sous surveillance

Le procureur de la République a amené un bilan négatif de l’attitude de Thierry. « Votre aveu de culpabilité est ambigu. Vous reconnaissez les violences, mais pas les coups ! Je suis inquiet parce que vous jouez avec les mots et que vous avez tendance à minimiser votre responsabilité », souligne-t-il. En ne demandant pas d’interdiction de contact, il a intégré dans ses réquisitions le souhait partagé par la victime et l’accusé de reprendre la vie ensemble et offrir un environnement familial au bébé. Il a cependant demandé une suspension probatoire et une prise en charge psychologique afin d’assurer un encadrement et de prévenir tout risque de récidive.

Après avoir évoqué le rapport à la violence générée par la différence de culture, l’avocat de la défense a pris le contre-pied du procureur. Elle s’est dite rassurée par l’initiative de prise en charge psychologique de son client avant toute obligation et par les mois paisibles vécus par le couple avant le procès. Et aussi par le comportement de ces derniers ayant continué à assumer les frais de logement et à assurer la subsistance de la mère et du bébé pendant la mesure d’éloignement.

Le juge a suivi le procureur en infligeant à Thierry six mois de prison avec sursis période probatoire, accompagnée de l’obligation de poursuivre le traitement et de suivre un cours sur la violence domestique. Elle conclut ses délibérations en lui rappelant qu’il sera sous le contrôle du juge de l’application des peines (JAP) pour deux ans et devra « tenir bon ».

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