Rurabus, service de transport à la demande, a réduit ses créneaux, les usagers se mobilisent

Rurabus, service de transport à la demande, a réduit ses créneaux, les usagers se mobilisent
Descriptive text here

« Elle ne fonctionne que les mercredis et vendredis l’après-midi et les jeudis toute la journée », déplorent Sylviane Hureau et Martine Inbaud, retraitées de Ruffec qui ont lancé une pétition adressée à la communauté de communes et à la Région. Soit quelque 250 signatures venues de tout le territoire, de Saint-Gourson à La Magdeleine en passant par Verteuil ou Villegats, pour demander que « le Rurabus retrouve les moyens de nous assurer des transports comme avant ».

Les médicaments que je prends m’empêchent de conduire et la marche est compliquée : Rurabus est vital pour moi.

C’est l’argent qui pose problème pour le Chrysalis, à qui il manque 20 000 € de la Région sur les 65 000 € du budget global du Rurabus. « Nous n’y avons pas touché en 2023 et rien ne laisse penser que nous y toucherons en 2024 », reconnaît Christian Fontaine, le directeur de La Chrysalide, pointant un déficit de 22 000 € pour le service. Jusqu’en 2022, La Chrysalide recevait cette subvention directement de la Région qui a modifié les modalités d’attribution en 2023 : « Les 20 000 € doivent désormais transiter par le Val-de-Charente. Malgré de multiples demandes, aucune précision n’a été obtenue. » D’où la décision prise par le bureau de l’association de supprimer l’un des deux postes de chauffeur Rurabus en début d’année.

4 365 déplacements en 2023

C’est d’autant plus grave que la demande n’a jamais été aussi forte : avec 4.365 déplacements effectués en 2023 par 122 usagers, contre 3.298 déplacements en 2022 pour 106 usagers, le Rurabus a battu tous les records l’an dernier. Un service flexible à un coût modeste (1). « Le Rurabus, c’est la raison pour laquelle j’ai déménagé à Ruffec en 2019 », raconte Sylviane Hureau, 66 ans, qui vivait en Eure-et-Loir et souhaitait se rapprocher de sa fille à Courcôme. « Les médicaments que je prends m’empêchent de conduire et de marcher, c’est compliqué : Rurabus est vital pour moi, pour faire mes courses, consulter le médecin ou voir l’esthéticienne. S’il disparaît, je devrai déménager à Angoulême où il y a des bus. »

La rédaction vous conseille

Martine Inbaud n’a jamais passé son permis. « Nous vivions à Paris à deux pas du métro avant de venir à Ruffec pour notre retraite », raconte cette Ruffecoise de 70 ans, qui utilise régulièrement le Rurabus avec son mari. « Faire de grosses courses chez Leclerc et Lidl notamment. » Elle s’inquiète des restrictions. « Dans mon entourage, un voisin de 85 ans et un autre victime d’un accident vasculaire cérébral conduisent encore mais envisageaient d’utiliser prochainement Rurabus. Il y a ici une population vieillissante qui attend ce service. » Mais aussi des résidents aux moyens financiers limités. « Beaucoup de monde fréquente le Secours populaire et les Restos du Cœur grâce au Rurabus », glisse Sylviane Hureau. » Il nous semble incompréhensible qu’un service aussi utile ne soit pas mieux supporté. »

(1) Réservations deux jours ouvrés avant le voyage au 06 56 72 78 96. Tarifs : 15 € de cotisation annuelle à la Chrysalide puis 66 € pour 12 mois ou 8 € pour six voyages.

La Région et le Val-de-Charente se renvoient la balle

Qu’est-ce qui empêche le Chrysalis de recevoir les 20 000 € manquants pour faire fonctionner le Rurabus sur cinq jours ? Un étrange imbroglio bureaucratique… Depuis la loi LOM, la Région ne soutient plus directement les actions locales de mobilité mais le fait au travers de contrats opérationnels de mobilité portés par les collectivités locales. “A ce jour, le Val-de-Charente n’a pas délibéré sur la prise en charge des transports”, précise l’élue régionale Martine Pinville, soulignant la possibilité, entre-temps, de signer une convention transitoire avec la communauté de communes pour verser la même aide. . Une mesure justement pour éviter de pénaliser des associations comme la Chrysalide. «Mais pour signer, il faut être deux et nos demandes sont jusqu’ici restées lettre morte», affirme Martine Pinville.
En décembre 2022, le Val-de-Charente a néanmoins donné un avis de principe favorable à la signature de cet accord. « Il y a eu un malentendu sur les nouvelles modalités de demande de subvention : Chrysalis a envoyé les éléments en juin 2023 mais il a fallu retravailler le modèle financier pour entrer dans le détail du financement », reconnaît le directeur général de Val services. -de-Charente, pointant « un dossier complet transmis à la Région en décembre 2023. Mais depuis, nous n’avons pas eu de réponse ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV ces quatre hôtels ont été récompensés par le Guide Michelin
NEXT Beau temps malgré les nuages ​​samedi