Deux jeunes dentistes quittent la Creuse, la pénurie s’aggrave

Deux jeunes dentistes quittent la Creuse, la pénurie s’aggrave
Descriptive text here

Il est de plus en plus difficile de trouver un dentiste en Creuse et cela ne va pas s’arranger avec le récent départ de deux jeunes praticiens, à La Souterraine et Aubussonau printemps 2024. Ils quittent leurs bureaux pour s’installer dans d’autres départements, pour des raisons personnelles.

« En cas d’urgence, nous ne savons pas vers qui nous tourner »

Résultat : il ne reste plus que 32 dentistes en Creusecontre 36 en 2023, alors qu’il en faudrait 72 pour atteindre la moyenne nationale. La Creuse compte deux fois moins de dentistes que la moyenne nationale.

De nombreux Creusens ont du mal à se faire soigner, car il s’agit d’un rare de trouver un dentiste qui accepte encore de nouveaux patients, et dans un délai raisonnable. Marlène, arrivée à Aubusson il y a deux ans, s’est fait soigner les dents à Auzances : “C’est pénible de parcourir 30 kilomètres et en cas d’urgence, nous ne savons pas vers qui nous tourner.”

« J’aime mon travail mais il devient oppressant »

De l’autre côté, les dentistes déjà établis se retrouvent submergé d’appels et contraint de refuser des rendez-vous, un “déchirant” selon Pierre Adant, qui vit à Aubusson depuis vingt ans et est président du conseil de l’ordre.

Son cabinet n’accepte plus de nouveaux patients et a un délai d’attente de trois mois pour les autres : « On a fermé les vannes pour avoir des délais plus ou moins convenables. Nous ne sommes pas mécontents, mais le problème est que notre exercice devient oppressant. Les gens sont très gentils, le travail est extrêmement diversifié, mais je tire un coup de chapeau à mes assistantes qui sont au téléphone toute la journée pour refuser des patients.

«On a presque les larmes aux yeux»

Une de ses assistantes dentaires, Nathalie, soupire : « Chaque jour on a au moins sept ou huit personnes qui appellent méchamment, qui nous agressent, on a presque les larmes aux yeux, c’est beaucoup de stress. Bien sûr, nous sommes humains, nous nous mettons à leur place, mais nous nous demandons ce que nous pouvons faire.»

Depuis trente-six ans qu’elle exerce ce métier, elle a vu la pénurie s’aggraver : « Avant, on avait des rendez-vous en quinze jours, on n’avait pas de gens agressifs, on avait toujours de la place, même pour les urgences. Cela a beaucoup changé. Malgré tout, elle garde le sourire : “Il y a des gens charmants et adorables, j’aime le contact humain, la motivation est toujours là.”

Nouveaux départs prévus pour 2024

Dans ce contexte, et alors que l’âge moyen des dentistes creusois est élevé, comment attirer de nouveaux praticiens ? Cette désertification médicale est un cercle vicieux, regrette Pierre Adant. Plus la pénurie s’aggrave, moins les jeunes auront envie de s’installer : « Je comprends que les jeunes ne veuillent pas finir par refuser des patients. Nous avons franchi une étape importante ces dernières années. En Creuse nous sommes regardés comme des animaux curieux, je le vois lors de conférences, de rencontres au « dehors ». Les jeunes ont une image répugnante de l’exercice à la campagne en raison de la charge de travail qui les attend.

La situation risque de se dégrader encore d’ici fin 2024, puisque un couple de dentistes basés à Guéret prendront leur retraite et n’auront pour l’instant pas de successeur, selon le conseil de l’ordre. Il y a cependant des incitations financières pour venir en Creuseune aide à l’installation et des réductions d’impôts, mais cela ne suffit pas selon le conseil de l’ordre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Vosges. Les pêcheurs du secteur d’Épinal ont enfin pu regagner Bouzey
NEXT un mort et un grièvement blessé après avoir été délibérément heurté par une voiture sortant d’une discothèque