une « bataille culturelle » pour les chasses traditionnelles

toiUn rapide calcul des chaises en plastique blanc alignées dans les travées du hall Marmande au parc des expositions d’Agen, moins celles encore stockées sur le côté, et le chiffre de 700 personnes semble déjà dépassé. « C’est une des premières années où nous sommes aussi nombreux ! », reconnaît-on ce vendredi 5 avril, au sein de l’assemblée générale de la Fédération départementale des chasseurs du Lot-et-Garonne. Son président ajoute : « Cela montre surtout que les gens sont concernés, c’est important. »

Pour Laurent Vicini, le combat culturel autour de la préservation du patrimoine de chasse traditionnelle résonne forcément dans le monde de la ruralité. Agriculteurs et chasseurs, souvent venus avec leur double casquette, prennent une place de choix dans la défense de cette identité patrimoniale. « Demain, on pourra mobiliser », propose le président de la Fédération, avec les 11 200 permis enregistrés cette année et la création de l’association Chasseurs du Grand Sud-Ouest méprisés l’année précédente, regroupant 17 fédérations. départements de la région, soit 250 000 chasseurs.

«Hier, j’étais présent à Paris, au Conseil d’Etat, devant le 6^e chambre contentieuse, face à nos adversaires. Le contentieux administratif visant la chasse traditionnelle à l’alouette est symptomatique des dangers contre lesquels il faut se prémunir. Nos adversaires revendiquent la volonté humiliante de nous effacer. Nous ne lâcherons jamais prise. Nous avons déjà contacté le Président de la République, lui demandant de tenir ses promesses de campagne concernant nos chasses traditionnelles. Si nécessaire, pour obtenir la protection de notre culture, nous nous adresserons à la Cour européenne de justice et à la Cour européenne des droits de l’homme. Nous ne laisserons pas nos adversaires balayer notre culture ! Parce qu’il s’agit bien de notre culture du Sud-Ouest », a insisté Laurent Vicini.

Règlements

Deux motions, votées à l’unanimité, concernaient, justement, la défense des chasses traditionnelles à l’alouette et au palombe, mais aussi celles à courre. La députée RN Hélène Laporte a été saluée pour son soutien, tout comme la sénatrice LR Christine Bonfanti-Dossat, qui s’est exprimée au Palais du Luxembourg sur ce dossier, mais aussi l’eurodéputé François-Xavier Bellami.

Si nécessaire, pour obtenir la protection de notre culture, nous nous adresserons devant les Cours européennes de Justice et des Droits de l’Homme”

Dans sa ligne de mire, la Commission européenne, habilitée à trancher sur ces questions, à deux mois de l’échéance électorale pour le renouvellement de son Parlement. « Personnellement, je ne prendrai pas parti dans cette élection. Mais je déplore qu’en matière de protection animale, pas un seul député ne contacte les chasseurs de la Fédération avant que la réglementation ne soit imposée. On apprend des choses quand elles sont faites», déplore le président des chasseurs lot-et-garonnais.

S’il n’entend pas suivre la voie de son président national Willy Schraen engagé sur la liste Alliance rurale, Laurent Vicini veut admettre que les chasseurs agissent de manière responsable, et sont actifs dans la préservation de leur cadre de vie. « Nous ne sommes pas fous. Notre objectif n’est pas de faire disparaître les espèces que nous chassons ! Sinon, nous ne chasserons plus ! »