Edouard Philippe, maire du Havre fait d’une pierre trois coups à Besançon les 5 et 6 avril 2024. Après la réunion des cadres de son parti politique Horizons, l’ancien Premier ministre a tenu une réunion aux côtés de Valérie Hayer, tête de liste du majorité présidentielle aux élections européennes du 9 juin. Edouard Philippe a également rencontré les Bisontins lors d’une dédicace dans une librairie bisontine.
“Une bonne opportunité” selon Édouard Philippe. C’est le référent local du jeune parti politique Horizons, Eric Delabrousse, qui a proposé au maire du Havre de venir à Besançon les 5 et 6 avril 2024. Après la réunion des cadres de ce parti qui fait partie de la présidentielle majoritaire, l’ancien Premier ministre s’est présenté comme un fervent défenseur de l’Europe, lors d’un meeting aux côtés de la tête de liste de la majorité présidentielle, Valérie Hayer, aux élections européennes du 9 juin.
Au préalable, lors d’un entretien accordé à notre confrère Jérémy Chevreuil, Edouard Philippe a refusé de «commenter les intentions de vote » ce qui place Jordan Bardella (RN) en tête des intentions de vote pour l’élection européenne, enjeu politique de ce printemps. “Dire ce que nous voulons faire pour l’Europe est bien plus intéressant.” Mais, lors de la soirée à Micropolis, l’homme politique a clairement évoqué le poids de « ceux qui, au sein du Parlement européen, ne veulent pas d’un projet européen ».
Édouard Philippe a insisté ce vendredi sur le « double défi » des élections européennes : le risque d’un arrêt sans précédent de la construction européenne en cas de forte poussée des eurosceptiques et, en France, le poids électoral du « bloc central », « à mi-mandat » par Emmanuel Macron.
« Ces élections auront un double enjeu : un enjeu national qui sera intéressant mais qui sera surinterprété. Et ils auront un enjeu européen qui sera crucial mais qui sera sous-estimé »a déclaré M. Philippe à l’issue d’une réunion des dirigeants de son parti à Besançon.
“Pour moi, le seul véritable enjeu national est de voir à moyen terme quel poids aura le bloc central dans le paysage politique. Quelle est la position globale des partis qui réclament l’économie de marché, la démocratie libérale et un engagement pro-européen ? De la droite conservatrice à la social-démocratie.»» a développé l’ancien Premier ministre.
Deuxièmement, a-t-il expliqué, « la question européenne »: « Quelle sera la part de ceux, au sein du Parlement européen, qui ne veulent pas d’un projet européen ? Seront-ils une minorité, seront-ils une minorité de blocage, seront-ils un maillon d’une nouvelle majorité ?
“C’est dans ce résultat que réside l’enjeu essentiel des élections européennes”, car une forte poussée des eurosceptiques mettrait en danger “l’idée d’une Europe qui demande son avis à travers un vote électoral”, estime Édouard Philippe.
De son côté, Valérie Hayer, tête de liste de la majorité macroniste pour ces élections du 9 juin, a expliqué que pour accéder au rang de« L’Europe en tant que puissance », l’UE devait « sortir de (sa) naïveté ».
« Nous sommes peut-être la seule puissance au monde à avoir été aussi naïve ces dernières années. » a-t-elle jugé, en comparaison avec les Etats-Unis qui ont « fait le choix du Made in USA et même du protectionnisme ».
L’Europe doit également « Tournons la page de certains dogmes, de certains tabous. C’est ce qu’on a fait avec le plan de relance de 750 milliards d’euros après la crise sanitaire“, elle a ajouté.
Mme Hayer a ensuite défendu “pragmatisme” de son groupe sur les traités de libre-échange, défendant notamment le Ceta, le traité UE-Canada, en vigueur mais récemment rejeté par le Sénat français.
« On s’étonne aujourd’hui de voir l’alliance de la carpe et du lapin entre les communistes et la droite de Nicolas Sarkozy qui y reviennent par pur électoralisme et démagogie. Si la droite adopte les paroles et l’attitude des extrêmes, comment les Français s’y retrouvent-ils ? ?”
