les propriétaires forestiers de l’Indre en quête de solutions

les propriétaires forestiers de l’Indre en quête de solutions
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Quel est l’impact du changement climatique sur les forêts de l’Indre ?

« Il y a d’abord des effets directs, avec des sécheresses qui vont provoquer soit des échecs de plantation, soit des mortalités par endroits. Mais il y a aussi un effet un peu plus indirect : le dépérissement, plutôt de populations bien implantées, assez anciennes, et pour lesquelles il faut adapter la gestion. C’est un phénomène qui se déroule sur une durée plus ou moins longue, et pour lequel il faut savoir peser la balance, afin d’avoir une gestion qui ne condamne pas le reste des populations. Il faut savoir distinguer un problème qui nécessite une intervention immédiate d’un problème pour lequel on peut prendre le temps d’agir sereinement et avec une stratégie qui permet de maintenir l’ambiance forestière. »

Quels sont les leviers d’action pour chaque scénario ? ?

« Lorsqu’on a un épisode de sécheresse qui induit une mortalité importante sur les conifères, notamment sur les pins, on peut avoir un « superphénomène » : la surpopulation d’insectes (de type scolytes) qui vont aussi menacer les arbres vigoureux aux alentours. Il faut donc procéder à leur abattage et à leur évacuation rapide. Mais il faut savoir faire la part des choses : sur le déclin des chênes par exemple, on va plutôt modérer nos interventions en se disant que si le chêne dépérit, il ne meurt pas instantanément et subitement. Dans ce cas, on laisse le temps venir et on priorise les parcelles sur lesquelles on doit intervenir. »

Justement, quel management adopter sur le long terme ?

« Il faut d’abord surveiller le facteur de vulnérabilité de la population. Par exemple, dans la Brenne, ce seront des arbres qui se retrouveront en bordure de station à cause du changement climatique, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus dans leur zone optimale du fait des sécheresses à répétition. Ensuite, plusieurs options et stratégies s’offrent à nous, aucune n’étant meilleure que l’autre. Soit on mise sur l’adaptation génétique des espèces locales et on mise sur la régénération, mais ce n’est pas tout. Nous pouvons également réaliser des migrations assistées : nous rechercherons la même espèce, mais depuis une Source plus méridionale, habituée à un climat plus sec. Enfin, on peut aussi choisir de nouvelles espèces si l’espèce locale n’a plus d’avenir. On peut par exemple imaginer que le chêne pubescent, plus originaire du sud-ouest, remplace le chêne pédonculé ou sessile s’il n’existe pas d’alternative locale ou de migration assistée possible. »

Quelle est la stratégie privilégiée dans l’Indre ?

« La seule certitude, c’est qu’il n’y en a pas. Un bon joueur de casino ne pariera pas toujours le même numéro. Plus nous diversifierons nos façons de faire, les modes de gestion et les espèces choisies, plus nous diluerons le risque et mieux nous relèverons le défi du changement climatique. »

 
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