Le président d’une association d’aide à domicile du Finistère condamné pour abus de confiance

Le président d’une association d’aide à domicile du Finistère condamné pour abus de confiance
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Agé de 63 ans, l’ancien président de l’Association de Développement Sanitaire des Montagnes Noires et de l’ADMR du Poher, deux associations de services d’aide à domicile, a comparu ce jeudi 4 avril devant la chambre correctionnelle. Il était accusé de plusieurs abus de confiance ainsi que du non-respect des règles relatives au personnel de ces associations. Selon la prévention, ces infractions commises à Châteauneuf-du-Faou et Carhaix-Plouguer, sièges des associations, se sont étalées du 10 septembre 2016 au 2 décembre 2020.

Dépenses somptueuses et embauche du fils

« Il récidive partout où il passe », affirme Me Jaime Rates, l’avocat de l’ADSMN, qui compte 97 salariés pour un budget annuel de trois millions d’euros. Dès qu’il devient président d’une association, le sexagénaire « fait le ménage autour de lui », poursuit le justiciable, empêchant l’élection des délégués du personnel. Il « est ainsi seul aux commandes » au point de provoquer la démission collective du conseil d’administration de l’ADSMN, en 2016, « en rébellion compte tenu de son attitude déplorable », affirme le même avocat.

Cela conduit à des détournements de fonds à des fins personnelles. L’accusé fait d’abord supporter aux structures associatives des dépenses somptuaires sans justificatifs, comme l’achat et la location d’un « gros SUV », d’une valeur de 80 000 €, et d’importants frais de déplacement, notamment à Paris. Son successeur, cité par la procureure Solenn Briand, estime ces dernières dépenses à « 80 000 €, alors qu’en cinq mois, je n’ai dépensé que 15 € ». Le prévenu n’hésite alors pas à faire embaucher son fils par l’association, au titre de contrats qui démontrent non seulement l’inutilité des travaux administratifs mais une rémunération passant en quelques mois de 1 400 € (brut) à plus de 1 900 € (brut). De plus, le jeune salarié bénéficie d’une formation réservée aux « chefs d’entreprise » et de l’avantage du permis de conduire dont les frais sont à la charge de l’employeur.

« N’insultez pas l’intelligence du tribunal ! »

Sans l’assistance d’un avocat, le sexagénaire a balbutié à la barre des réponses évasives, ce qui a fini par agacer le président, Xavier Jublin, en lâchant : « N’insultez pas l’intelligence du tribunal ! « . Pour justifier, entre autres, le paiement du permis de conduire de son fils, le prévenu invoque « le portage de repas », ce qui fait remarquer au magistrat : « Il passe donc du statut d’assistant de direction à celui de chauffeur ».

Ses explications sont d’autant plus mises à mal que celui qui reste président de l’ADMR du Poher se cache derrière « les graves difficultés financières » des groupes qu’il préside. A ce propos, le représentant du parquet rappelle que « ces associations sont financées par des fonds publics ». Au terme d’une longue délibération, il a été condamné à six mois de prison avec sursis, à 5 000 euros d’amende et à une interdiction d’exercer une fonction associative pendant cinq ans, conformément aux ordonnances du procureur.

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