Les cloches des vaches sèment la zizanie entre voisins dans un petit village du Puy-de-Dôme

Les cloches des vaches sèment la zizanie entre voisins dans un petit village du Puy-de-Dôme
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Une éleveuse du Puy-de-Dôme a appelé à l’aide après que ses voisins se soient plaints des cloches de ses vaches. Ils dénoncent la vengeance, alors qu’ils s’opposent à ce qu’elle arrache une haie.

Une haie et des cloches à vaches. Il n’en fallait pas plus pour gâcher l’entente entre Karine Espinasse, éleveuse bio du village de Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme, et ses voisins. Depuis deux ans, le conflit s’intensifie, au point qu’il est impossible pour les deux parties de s’entendre sur la même version des faits.

Tout a commencé à cause d’une haie que Karine Espinasse voulait abattre “parce qu’il menaçait une ligne à tension électrique”. Mais ses voisins s’y opposent, rappelant son importance pour la biodiversité. Et l’arrivée d’un géomètre n’arrange rien : sur le bornage, les haies sont définies comme “des panneaux visibles depuis le sol”qui marquent la limite entre la ferme et la parcelle des voisins.

Depuis cet épisode, « Les voisins ont commencé à se plaindre du bruit des cloches des vaches, alors que cela ne les avait jamais gênés auparavant. Et les cloches des moutons les laissaient indifférents. »» se moque l’éleveur.

Elle n’en démord pas : pas question de retirer les cloches. « Parfois, les vaches s’échappent de nos terres. Les cloches sont alors indispensables pour les retrouver”, elle explique. Leur sonnerie est aussi un hommage à son défunt mari, qui s’est suicidé après un burn-out : « Il a dit : on écoute les vaches, et on les trouve. » dit-elle, la voix lourde d’émotion.

Son vibrant appel à l’aide il y a deux mois a suscité beaucoup d’émoi sur les réseaux sociaux : « Agriculteurs ou amis, j’ai besoin de vous. Mes vaches ont des cloches et mes voisins veulent qu’elles les mettent en place. Aide-moi, pour la mémoire de mon mari Laurent”. Dans les commentaires, de nombreuses personnes recommandent aux voisins « retourner vivre en ville ».

Ils ont acquis leur maison en 2010, l’année où l’éleveur s’est installé sur son exploitation – un détail qui a son importance, alors qu’une loi examinée au Sénat en mars après avoir été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale prévoit qu’il n’y a pas de troubles de voisinage si l’activité en question est antérieure à l’installation du plaignant. Et le L’histoire des voisins est tout autre.

On nous vend la fable du conflit entre un agriculteur et des néo-ruraux, alors que nous sommes dans une histoire de petite vengeance.

Maître Fauconnier, avocat

Selon ses clients, il y avait beaucoup moins de cloches avant : l’éleveuse en aurait acheté de plus en plus pour embêter ses voisins. Et de ressortir une Une de La Montagne datée de 2016, où l’on voit les vaches – sans l’ombre d’une cloche en vue…

“J’ai trente vaches, elles n’apparaissent pas toutes sur la photo”rétorque l’éleveur, qui reconnaît néanmoins avoir « j’ai acquis progressivement de plus en plus de cloches ». Mais selon elle, c’est uniquement lié au coût des cloches : “plus de 100 euros l’unité” pour le modèle qu’elle a mis autour du cou de ses vaches.

La conciliation prévue en mai ne s’annonce pas de tout repos : “Je suis prêt à remuer ciel et terre pour garder mes cloches”, dit l’éleveur. Ses voisins, « se réservent le droit de saisir le tribunal judiciaire pour mettre fin à ces troubles de voisinage anormaux, si la conciliation n’aboutit pas »conclut leur avocat.

 
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