le collectif CRIC menacé de la fin des subventions du département du Nord

le collectif CRIC menacé de la fin des subventions du département du Nord
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Arts visuels, théâtre, musique, cirque, écriture… Depuis plus de 20 ans, le JACK (collectif des réseaux d’intégration culturelle) œuvre à travers tout le Nord auprès des populations les plus isolées pour faciliter leur insertion sociale et professionnelle à travers des projets culturels et artistiques.

Mais aujourd’hui, tous les travaux construits par ce réseau semblent compromis alors que le département du Nord fait le choix de ne plus le subventionner. Ce financement, d’un montant de 600 000 euros, est réduit de 50 % cette année et le sera totalement l’année prochaine. Le conseil départemental invoque des raisons budgétaires et explique qu’il est confronté, comme beaucoup d’autres collectivités, à une baisse de recettes, avec peu ou pas de compensation des décisions nationales.

“une annonce violente”

Jérôme Sgard, vice-président du CRIC asso, dénonce un manque de dialogue. “Il y a des gens que nous souhaitions rencontrer depuis longtemps, qui font partie de l’exécutif du Ministère, et cela n’a pas été possible. On dit cependant aux médiateurs qu’ils font bien leur travail. Alors forcément, c’est une annonce violente», s’indigne-t-il.

Une dizaine de médiateurs travaillant pour différentes structures risquent de perdre leur emploi. C’est le cas de Tiphaine Giachetti, qui travaille en Sambre-Avesnois et qui a pu constater les transformations chez les personnes qu’elle accompagne. « Il y a une prise de parole au sein d’un groupe. Cela se voit évidemment avec les ateliers théâtre, mais il y a aussi de la confiance en soi, de la régularité, du plaisir. Nous constatons même des évolutions que nous n’avions pas « anticipées ».

“On enlève la passerelle et on laisse les gens à quai”

Même constat pour Céline Badie, la directrice du centre socioculturel de Fourmies. Ce n’est pas seulement sa structure qui va perdre une position de médiation culturelle, mais tout un territoire, celui du Sambre-avesnois, qui en a pourtant besoin. « Sur notre territoire, où il y a des problèmes de santé ou de mobilité, nous sommes conscients de la nécessité de mettre en place des projets pour habituer ces bénéficiaires à se lever le matin et à prendre les transports en commun. . Ces actions ont permis de le faire. Nous allons ramener l’échec à des gens qui sont déjà en grande difficulté. »

A Tourcoing, Patrick Dlongeville, le directeur d’ARCANE, une association qui mène des projets d’insertion, devra licencier à la fin du mois son médiateur culturel avec beaucoup d’amertume : « Nous nous retrouvons contraints de déserter un territoire sur lequel nous travaillons depuis 22 ans. Et derrière nous nous abandonnons 300 personnes dont les voyages vont recommencer à la case départ. La culture est la première étape pour remettre quelqu’un sur les rails dans un système d’intégration. Sans cet accès, on supprime la passerelle et on laisse les gens à quai. La politique aujourd’hui, c’est le chiffre, et le retour immédiat à l’emploi.»

Une centaine de projets sont réalisés chaque année par le réseau plus de 120 artistes de la région. Ses actions impliquent plus de 2 300 personnes.

Le Conseil départemental explique qu’il a dû se résoudre à identifier ses priorités que sont l’emploi, l’enfance et la santé et à recentrer ses financements sur les actions les plus efficaces mais que cette orientation ne constitue pas une dévalorisation du travail mené au sein du réseau.
Les acteurs associatifs culturels et d’insertion se sont retrouvés ce jeudi 4 avril à Lille, au Théâtre de la Verrière, aux côtés d’artistes et de bénéficiaires afin de réfléchir à la mobilisation.

 
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