« Ce sont forcément des gens de la communauté » préviennent les apiculteurs

« Ce sont forcément des gens de la communauté » préviennent les apiculteurs
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« Résurgence des vols de ruches, alerte du 30 mars 2024 à 18h22 Message aux apiculteurs. Attention, 80 ruches ont été volées dans un village voisin. Sois prudent. Merci de prévenir la gendarmerie de tout problème connexe. » Tout est parti d’une alerte envoyée par la mairie de Lagupie via l’application Panneau Pocket (qui informe ses habitants en temps réel) puis diffusée sur un réseau social ce dimanche 31 mars. Jointe par message, Anne-Marie Chaumont, maire de Lagupie, précise que ce vol de ruches a eu lieu à Castelnau-sur-Gupie, où était stockée une partie de la production de Dominique Pellet, basée à Saint-Sève (Gironde). Ce dernier a porté plainte à la brigade de La Réole. Le montant des dégâts liés aux vols commis entre le 12 et le 21 mars est estimé à 20 000 euros.

Un véritable fléau

Ce cas n’est pas isolé. Cette alerte soudaine d’une recrudescence des vols dirigés contre les apiculteurs met en lumière une activité illégale qui se produit régulièrement depuis plusieurs années. Un véritable fléau pour les producteurs de miel qui subissent un préjudice moral et matériel. La semaine dernière encore, l’un d’entre eux en a fait les frais près de la bastide de Monflanquin.

“Il ne peut pas y avoir un randonneur ou un promeneur derrière ces actes”

« Après les frelons, maintenant il y a les vols de ruches, c’est terrible ! C’est un phénomène récurrent. Un de nos membres s’est fait voler 20 reines [soit 20 ruches, NDLR]. Il faut environ entre 1h30 et 3 heures pour les voler, ce ne peut pas être un randonneur ou un promeneur qui est derrière ces actes, ce sont plutôt des paresseux dans notre métier. Comme nous sommes en pleine reprise d’activité, ils profitent du fait que nous sommes occupés pour agir », souffle Patrick Granziera, président du syndicat L’Abeille Gasconne, qui a porté plainte à la gendarmerie locale.

Même s’il n’a pas encore entendu parler du vol de Castelnau, l’homme envisage de porter le problème au niveau national. « Des patrouilles de gendarmerie devraient se rendre à proximité des ruches », imagine le président, pour qui la « vie d’apiculteur a été amputée ».

Certains producteurs, frustrés de perdre une saison entière dans un seul vol, avec des répercussions financières importantes, se résignent à protéger leurs ruches à l’aide de caméras de surveillance ou de traceurs GPS qui, dès qu’une ruche est déplacée, envoient un SMS au propriétaire. Encore faut-il que les apiculteurs aient les moyens financiers pour s’équiper de ces dispositifs permettant de dissuader les voleurs.

Des arrestations récurrentes

Des arrestations ont régulièrement lieu, concernant des citoyens ordinaires mais aussi des confrères apiculteurs ; ils risquent jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Le code de déontologie du syndicat Abeille Gasconne souligne délicatement : « Le rôle de l’apiculteur vis-à-vis des abeilles est d’élever des reines et de produire régulièrement des essaims. Entre apiculteurs, respect : ne collectez pas d’essaims dans le rucher de collègues. » Ce printemps verra également la création d’un rucher pédagogique à Marmande dans un enclos fermé pour, entre autres, prévenir tout vol.

 
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