depuis l’assassinat, aucun collège du département n’a pris le nom de Samuel Paty

depuis l’assassinat, aucun collège du département n’a pris le nom de Samuel Paty
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Y aura-t-il un jour un collège public, en Charente-Maritime, portant le nom de Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie et d’éducation morale et civique assassiné, le 10 octobre 2020, dans les Yvelines, pour avoir enseigné à des élèves de quatrième ? sur la laïcité et la liberté d’expression ?

Au lendemain de cet atroce attentat islamiste, Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, publiquement…

Y aura-t-il un jour un collège public, en Charente-Maritime, portant le nom de Samuel Paty, le professeur d’histoire-géographie et d’éducation morale et civique assassiné, le 10 octobre 2020, dans les Yvelines, pour avoir enseigné à des élèves de quatrième ? sur la laïcité et la liberté d’expression ?

Au lendemain de cet atroce attentat islamiste, Olivier Falorni, député de Charente-Maritime, a publiquement proposé à Jean-Michel Blanquer qu’il y ait un collège Samuel Paty dans chaque département. Le ministre de l’Éducation avait souscrit à la proposition.

Je n’ai pas entendu parler d’un collège qui voudrait prendre le nom de Samuel Paty”, indique le président du Conseil départemental.

Trois et demi plus tard, la Charente-Maritime n’en compte toujours pas. Alors qu’il existe 11 collèges dont le nom n’est pas associé à celui d’une personnalité, dont Les Salières à Saint-Martin-de-Ré.

Il y a quelques jours, Didier Guyon, élu d’opposition de Sainte-Marie-de-Ré, profitait de la présence sur l’île de Ré de Sylvie Marcilly, la présidente du Conseil départemental (établissement en charge des collèges) pour s’interroger sur ce sujet. « Je n’ai pas entendu parler d’un collège qui voudrait prendre le nom de Samuel Paty… », a répondu le président.

Interrogé, le rectorat de l’académie a fait référence aux services du Conseil départemental qui ont confirmé. Aucun établissement n’a pris la décision de prendre le nom du malheureux enseignant tué pour avoir accompli le travail attendu de lui par la République.

Salles-sur-Mer a voté

Alors, rien n’a été fait depuis le drame de 2020 ? Pas assez. Depuis le 24 juin 2021, la salle polyvalente du collège Cozes les Vieilles vignes porte officiellement le nom de Samuel Paty, à l’initiative de la proviseure, Corinne Machala. La plaque inaugurée ce jour-là, lors d’une cérémonie publique impliquant les étudiants, porte l’inscription : « Samuel Paty, professeur assassiné le 10 octobre 2020 pour avoir enseigné la liberté d’expression ».


A Salles-sur-Mer, dans le quartier de La Rochelle, une discrète plaque signalétique indique que le parking de la maternelle s’appelle désormais Place Samuel-Paty.

Thomas Mankowski

La commune de Salles-sur-Mer a également pris une initiative : celle de donner le nom de Place Samuel-Paty au parking de l’école maternelle. C’était le 4 juillet dernier. Mais seul le nom du professeur figure sur la plaque identifiant le lieu.

Après une délibération votée à l’unanimité par le conseil municipal. La ville d’Aytré a de son côté annoncé en octobre dernier qu’elle allait demander à la famille de l’enseignant l’autorisation de donner son nom à l’une de ces rues pour la rentrée 2024. Aucun lieu n’est encore désigné indique le service communication.

Qu’en pensent les enseignants ?

Du côté des enseignants, le débat devrait surtout porter sur les enseignements tirés de l’assassinat de Samuel Paty. « Derrière l’hommage, où est la protection du staff ? demande Jérôme Churlaud, professeur de mathématiques au collège Marc-Chagall de Dompierre-sur-Mer et secrétaire départemental de FO. Au vu de la politique actuelle, ce n’est évidemment pas la préoccupation première de l’État, davantage soucieux d’économiser de l’argent. » Un avis partagé par Pascal Gandemer, secrétaire départemental de la FSU. « On a beau nommer des collèges ou des salles, si rien n’est fait pour revaloriser le métier d’enseignant, en termes de rémunération mais aussi de considération, on n’avancera pas. Il faut simplement réaffirmer le principe de laïcité et se donner les moyens de le faire respecter, en recrutant et en aménageant les horaires. » Et ce dernier souligne que l’islam radical n’est pas le seul danger à craindre, prenant pour preuve un groupe de parents stéphanois opposés à « l’éducation sexuelle » et relayant de fausses informations.
Frédéric Zabalza

 
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