Grosses factures Amazon à la Sépaq et à Ressources naturelles

Grosses factures Amazon à la Sépaq et à Ressources naturelles
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Les Coopératives d’information ont obtenu des détails sur les achats qu’elles ont effectués l’année dernière sur Amazon auprès de plusieurs ministères et organismes publics de la province. Jusqu’à présent, 19 des 23 ministères ont répondu à notre demande d’accès à l’information. Leurs achats totaux s’élèvent à plus de 400 000 $.

Le président et directeur de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard, compare ce comportement à celui du « Québécois moyen du moment ». «Sauf que le gouvernement n’est pas un Québécois moyen», dit-il.

M. Milliard avoue ne pas être surpris par l’ampleur des dépenses sur Amazon par les ministères québécois. «Cela reflète en fait le manque de comportement exemplaire de l’État en matière de culture d’achat», dit-il. Qu’il s’agisse de stylos ou de machines pour faire de la radiothérapie, il n’existe pas de culture favorable aux achats locaux.

Dans de nombreux cas, de nombreuses commandes ont été passées auprès d’Amazon, par exemple pour des stylos, des chargeurs ou des étuis de téléphones portables, des souris et des claviers d’ordinateur. Il existe également des achats plus insolites. Au ministère du Conseil exécutif, qui dépend directement du Premier ministre, des épandeurs de drapeaux et des ciseaux protocolaires ont été commandés sur Amazon. Au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, un tapis chauffant pour les pieds au prix de 79,97 $ plus taxes a été acquis via Amazon.

Les ressources naturelles en tête

Sur toutes les dépenses effectuées par 19 ministères en Amazonie l’année dernière, 44 % provenaient du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Les factures de ce ministère au géant américain, qui s’étendent sur quelque 2 500 pages, totalisent 183 200 dollars pour 2023. Cela représente quelque 1 400 transactions en l’espace d’un an, soit près de quatre par jour.

Les relations médias du ministère des Richesses naturelles et des Forêts et l’attachée de presse de la ministre Maïté Blanchette Vézina n’ont pas encore répondu à notre demande de réaction.

Exemples d’achats du ministère des Richesses naturelles et des Forêts

  • Sacs de couchage
  • Hamacs
  • Bouchon d’évier
  • Papier d’aluminium
  • Anti-moustique
  • Téléviseur 50 pouces
  • Des sachets de sucre
  • Babillards
  • Sacs poubelle
  • Pince à tiques

Réponse partielle de l’Environnement

Du côté du ministère de l’Environnement, un analyste des demandes d’accès à l’information a fait valoir que la recherche des transactions réalisées l’année dernière sur Amazon nécessitait « un travail d’extraction interminable (facture après facture) » et que ce processus prendrait « un temps déraisonnable ». sous la loi.

Les données obtenues se sont donc limitées aux trois derniers mois de 2023. Le total des factures a atteint 30 302 $.

Sur l’ensemble des transactions effectuées sur Amazon par le ministère de l’Environnement au cours de ces trois mois, 40 % ont été réalisées avec des commerçants asiatiques – en grande majorité chinois.

Les achats fréquents effectués par les entités gouvernementales sur Amazon constituent une « préoccupation importante » pour les chambres de commerce de la province, souligne Charles Milliard, qui ne veut pas « diaboliser Amazon ».

“[Mais] Si tout le monde s’approvisionnait tout le temps sur Amazon, nous tuerions le commerce local, ajoute-t-il. Je ne veux pas non plus qu’Amazon aille à 0 $, y compris les achats gouvernementaux. Je pense qu’il y a des avantages importants, mais chaque dollar dépensé chez Amazon […] a un impact négatif sur certaines entreprises locales.

Aucune dépense

Les documents reçus suite à nos demandes d’accès à l’information montrent que seuls deux ministères n’ont effectué aucun achat auprès d’Amazon en 2023 : le ministère de l’Enseignement supérieur et le ministère du Travail.

À la Fédération des chambres de commerce du Québec, Charles Milliard y voit une preuve qu’il peut y avoir « une intervention humaine » pour tenter de « faire des achats autrement ». Il ajoute qu’au-delà des programmes gouvernementaux et des subventions pour soutenir les entreprises québécoises, le gouvernement devrait aussi penser à agir « au quotidien » pour encourager les commerçants de la province.

« Il n’est pas nécessaire que ce soit 100 % contre zéro, mais chaque petit geste compte et permettra à une entreprise de prospérer ou non », explique-t-il, invitant les décideurs à réfléchir aux entreprises locales. « Avec des commerces de détail dans nos rues principales, dans nos villes et villages, c’est crucial », insiste M. Milliard. Et pour cela, nous devons les soutenir.

Pas encore de réponse

Aucune réponse n’a été obtenue, pour le moment, de la part du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, du Secrétariat du Conseil du Trésor et du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale.

Du côté du ministère des Transports et de la Mobilité durable, nous avons fourni certaines dépenses réalisées sur Amazon totalisant près de 7 000 dollars. Ce ministère auquel sont liées “plus de 300 cartes de crédit” n’a toutefois pas été en mesure d’indiquer le montant total résultant des achats effectués sur Amazon l’année dernière. Les relations médias soulignent toutefois que «la promotion des achats québécois est inscrite dans une directive administrative».

Organismes publics

Outre les ministères, plusieurs organismes publics provinciaux effectuent également des achats sur Amazon. Parmi les réponses reçues, les dépenses les plus élevées ont été effectuées par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).

L’entreprise publique a réalisé plus de 1.200 transactions sur cette plateforme l’année dernière pour obtenir des produits de toutes sortes, allant des marqueurs Sharpie aux réfrigérateurs, en passant par les guirlandes lumineuses, les GPS ou encore les lingettes Swiffer. . Factures totales : 179 000 $.

Le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin, souligne que ce montant représente « une très faible proportion » des dépenses d’approvisionnement de l’organisme.

Une « politique d’acquisitions responsables » existe à la Sépaq et vise notamment à « favoriser les achats locaux » et à « réduire l’empreinte carbone des approvisionnements ». L’entreprise publique estime qu’il peut « raisonnablement être justifié » d’utiliser Amazon « pour de petites transactions ».

Avec un réseau de 46 établissements répartis aux quatre coins de la province, le « contexte opérationnel » peut parfois faire qu’Amazon soit le meilleur choix, indique le porte-parole de la Sépaq. « La nature de nos opérations est assez spécifique », ajoute-t-il. Nous disposons d’hébergements, d’entretien des infrastructures et de toutes sortes de services et d’activités.

M. Boivin note que certains produits doivent être obtenus rapidement. « Vous ne voulez pas qu’un client se retrouve sans brosse de toilette et il se peut qu’il n’y ait pas d’établissement à proximité […] qui a cela à disposition », explique-t-il.

Exemples d’achats de la Sépaq sur Amazon

  • Tapis de yoga
  • Cafetière expresso
  • Fontaine de chocolat
  • Crayons de cire
  • Sac banane
  • SodaStream
  • Mousseurs à lait
  • Glacières
  • Balles de ping-pong
  • Sifflets d’urgence

Chez Revenu Québec, un « pédalier de bureau » à 206 $ et le livre Plan de gestion de crise font partie des achats effectués sur Amazon.

À la Société des traversiers du Québec, la plateforme servait entre autres à acheter des produits tels que du papier parchemin, des ouvre-boîtes et de la lessive. L’organisme a également commandé un jeu de tournevis au prix de 43,99 $, alors que le même produit est affiché en ligne au prix actuel de 39,99 $ chez une grande quincaillerie fortement présente au Québec.

D’autres cas de produits moins chers provenant de détaillants faisant affaire au Québec ont également été détectés parmi les factures examinées. Parfois, les produits étaient moins chers – ou au même prix – sur Amazon.

Le Québec sur Amazon

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Capture d’écran. (Capture d’écran)

Le 19 février, l’organisme Les Produits du Québec a annoncé avoir conclu une entente avec Amazon afin de bien identifier les produits détenant les certifications « produit », « fabriqué » ou « conçu » au Québec.

La multinationale a également lancé la Boutique Fleurdelysé. Moins de dix jours plus tard, la plateforme Le Panier bleu mettait fin à ses activités.

 
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