L’arrivée de Rolex à Bulle, une métamorphose complexe à gérer pour la ville – rts.ch – .

L’arrivée de Rolex à Bulle va bouleverser de nombreux aspects de la ville fribourgeoise, à commencer par la mobilité. Le géant horloger s’est fixé l’objectif de 1.200 places de parking pour plus de 2.000 salariés.

Ces efforts ont été reconnus par l’ATE, l’association des transports et de l’environnement. Mais ces voitures vont encore charger les routes menant au site Rolex, notamment la sortie d’autoroute, déjà très fréquentée.

“Il va falloir faire quelque chose sur cette sortie d’autoroute”, a expliqué mercredi dans La Matinale Marie-France Roth Pasquier, conseillère municipale de Bulle chargée de la mobilité. « En revanche, je ne peux pas dire que l’OFROU nous a promis une deuxième sortie d’autoroute, car ce ne sera pas le cas, au moins dans les vingt prochaines années. Pour l’instant, cela n’est pas dans les projets de la Confédération.»

Covoiturage, transports en commun et mobilité douce

Les salariés qui ne trouvent pas de place de stationnement devront trouver d’autres solutions, comme le covoiturage ou les transports en commun. Une ligne de bus sera dupliquée. La ville prévoit également une voie partagée pour les vélos et les piétons.

Mais pour Marie-France Roth Pasquier, il faudra surtout changer certaines habitudes, comme aller travailler seule dans sa voiture. « Nous avons remarqué que si les salariés de l’entreprise venaient en groupe en voiture, nous n’aurions plus de problèmes à notre sortie d’autoroute ou sur le contournement », constate-t-elle.

« Mais force est de constater que cela prend un peu de temps. C’est aussi un travail que nous devons faire ensemble entre la Ville et les entreprises. Ils doivent pouvoir comprendre que s’ils veulent pouvoir amener leurs salariés au travail, des efforts doivent être faits des deux côtés.»

Les autorités de Bulle doivent désormais concrétiser les discussions avec Berne pour trouver des solutions à la sortie d’autoroute. La Ville devra également convaincre les propriétaires riverains de vendre un terrain pour y aménager la piste cyclable et piétonne.

La question du travail

L’arrivée de Rolex aura également un impact sur le marché du travail de la région. Si les premières montres quitteront le site de Bulle en 2029, l’horloger a déjà commencé à embaucher le premier des plus de 2.000 salariés qu’il souhaite recruter en Gruyère.

Certaines entreprises de la région craignent de ne plus trouver d’employés. Mais pour le responsable de la promotion économique fribourgeoise Jerry Krattiger, ils peuvent se rassurer : « Il y a aussi certaines personnes qui sont beaucoup plus à l’aise dans les PME ou dans les petites structures. Et finalement, c’est aussi aux entrepreneurs et aux responsables RH de veiller à ce que des conditions attractives soient proposées, afin de rester compétitifs», explique Jerry Krattiger dans La Matinale.

Il poursuit : «Le fait d’avoir une augmentation de la population de 25% ces dernières années, le fait d’avoir une densité étudiante dans la ville de Fribourg d’environ 10’000 personnes pour une population de 40’000 habitants, ça donne un vivier de recrutement qui est extrêmement attractif et compétitif.

Un deuxième collège

La ville de Bulle, dont la démographie était en croissance bien avant l’annonce de l’arrivée de Rolex, a dans ses projets l’ouverture de trois écoles primaires et d’un CO. Le secondaire 2 doit également accueillir 6 à 700 élèves supplémentaires au cours de la prochaine décennie. Pour le recteur du Collège du Sud Thierry Maire, la construction d’un deuxième collège doit se faire le plus rapidement possible.

« La construction de ce deuxième collège était déjà nécessaire avant l’arrivée de Rolex, mais elle est d’autant plus urgente dans cette perspective. Nous devrions arriver dans les prochains mois avec un dossier très concret pour lancer le processus parlementaire, avec également les études qui sont nécessaires.»

Muriel Ballaman/asch