deux anciens salariés d’Airbus ont construit un domaine hôtelier sur les pentes de la vallée du Lot

«C’est la vue qui nous a fait craquer», déclarent ensemble les deux partenaires. C’est vrai que le panorama est époustouflant : au loin, un méandre du Lot, puis le moulin de Montpezat-d’Agenais, des petits lacs et des vergers tout autour. Perchés sur les coteaux de la petite commune de Laparade, Louis Marquis-Sebie et Bruno Pereira restent hypnotisés par ce spectacle naturel. La seule différence est qu’ils ne se trouvent pas sur un sentier de randonnée, mais sur l’une des terrasses de leur domaine hôtelier. Les deux amis voient leur projet arriver à son terme. Les artisans pullulent de part et d’autre des sept hectares pour tout préparer pour le 1er juillet, date à laquelle les premiers vacanciers devraient venir profiter des lodges construits à flanc de coteaux.

Pourtant, le tourisme et l’hébergement ne sont pas la vocation première des deux trentenaires. Ce sont généralement des avions. Et rien ne les prédestinait à se lancer dans cette aventure. Louis Marquis-Sebie est né à Agen, lorsque Bruno Pereira a grandi près de Lisbonne au Portugal. Après leurs études d’ingénieur, ils se rencontrent au sein du fleuron industriel Airbus. C’était il y a une dizaine d’années. De fil en aiguille, une amitié se noue et l’envie de faire des affaires en dehors du secteur aéronautique se fait de plus en plus pressante. « Nous avions déjà lancé un projet autour de la moto, qui avait plutôt bien fonctionné. Alors pourquoi pas plus grand » sourit Louis Marquis-Sebie. La crise du Covid-19 frappe durement l’entreprise toulousaine. En bon accord, des formations sont proposées par la direction si certains salariés ont, à ce moment-là, des projets de reconversion professionnelle. Les deux amis se lancent.

Des lodges en bois, construits sur pilotis, pour « vivre une expérience »

Ils partent à la recherche d’un grand terrain, à proximité de Toulouse et de Bordeaux, pour attirer une clientèle urbaine en mal de nature. On cherche dans le Gers, le Lot et même l’Ariège, mais c’est au bord de la rivière Lot qu’ils trouvent la perle rare. Le grand-père de Louis, médecin à Clairac, venait chasser dans la région. Une sorte de retour aux sources. « Nous pensions que nous allions tout faire en un an » se souviennent les partenaires. Il en faudra trois. Les élus locaux, à commencer par le maire de Laparade, mais aussi les habitants, se réjouissent de l’arrivée d’un tel projet dans cette petite commune du Lot et de Tolzac. Mais les démarches administratives sont longues. Il faudra attendre 2023 pour démarrer la construction. Entre-temps, ils ont imaginé l’aménagement des logements, avec un architecte bordelais, pour correspondre au patrimoine lot-et-garonnais.

Trois styles sont alors adoptés : l’un rappelant les séchoirs à tabac, l’autre les palombières ou maisons à toit en chapiteau. Ils sont tous en bois, construits autour des arbres – il suffit d’une semaine pour les monter sur pilotis – pour un impact environnemental le plus faible possible. « Nous avons réalisé un inventaire de la faune et de la flore sur ce site, et nous avons choisi d’éviter les zones problématiques » révèlent Louis et Bruno. Tout se fera à pied dans ce secteur et le long de la piste de 1,4 km pour rejoindre les gîtes – ou avec la voiturette électrique depuis le secteur des Coteaux. Tranquillité et dépaysement seront donc au rendez-vous pour les locataires.

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Si un logement a été pensé pour les familles, les autres le sont pour les couples, cible prioritaire des deux entrepreneurs. A l’intérieur de ces lodges, tout est pensé pour orienter la vue vers la vallée. Pour les lodges les plus imposants – les palombières – vous vous réveillerez face au cocon naturel, déjeunerez à l’étage devant la baie vitrée et vous détendrez dans un bain nordique sur la terrasse panoramique « toit ». « Nous avons réalisé de grandes ouvertures. A l’intérieur, c’est de la peinture à la chaux, et c’est isolé comme une maison avec un poêle. Le domaine des Coteaux ne sera pas seulement ouvert l’été, mais compte fonctionner de mars à décembre. Car à chaque saison, le paysage offrira une couleur et une ambiance différente.

Quatre emplois à démarrer, le recrutement est lancé

Le domaine est sur le point d’ouvrir et le recrutement est en cours pour les deux associés. Déjà pour les travaux, Louis Marquis-Sebie et Bruno Pereira ont mis un point d’honneur à faire travailler les entreprises lotoises. Des entreprises pour le gros oeuvre aux artisans pour l’aménagement des lodges, tout est local. Pour les salariés, la démarche est la même. « Nous ouvrons un CDI, un CDD de 9 mois et deux CDD de trois mois » précisent les patrons des Coteaux. Accueil, ménage, différents profils sont recherchés. Avec de l’expérience notamment. « Nous débutons dans l’hôtellerie », sourient les deux amis, mais ils sont prêts à se lancer dans l’éco-entreprise. En plus du volet habitation, un grand bâtiment à l’entrée du domaine doit, au fil des saisons, devenir un lieu « connecté » au village de Laparade. Dépôt de pain, épicerie, mais aussi location de vélos, et pourquoi pas un lieu de vie. Une piscine naturelle a déjà été aménagée, avec une grande terrasse d’où l’on aperçoit le panorama au loin. Là encore, des soirées pourraient y être organisées avec des personnes extérieures aux Coteaux. Mais une chose à la fois.

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Quant aux réservations, elles ne sont pas encore ouvertes, mais cela ne saurait tarder. « Nous attendons d’avoir un « show lodge » entièrement équipé. Nous devrions ouvrir les réservations vers la mi-mai. Et les premiers clients arriveront en juillet. Jusqu’à présent, neuf lodges ont été construits, la zone peut en accueillir 21 au total. L’aventure des Coteaux ne fait que commencer.