Le frelon asiatique est responsable d’une vingtaine de morts chaque année en France, et occasionne des millions d’euros de pertes aux agriculteurs et apiculteurs. Dans le Lot-et-Garonne, c’est le début des traitements pour limiter la prolifération de ce fléau. Le sénateur Michel Masset a déposé un projet de loi pour indemniser les victimes.
Les premiers nids de frelons asiatiques apparaissent au début du printemps. Malgré les pièges et la vigilance, cette menace pour les humains et les abeilles est de retour. Un projet de loi contre leur prolifération est porté par un sénateur du Lot-et-Garonnais.
Vêtue de sa combinaison blanche hermétique et d’un chalumeau, cette apicultrice est aux aguets. Elle s’apprête à détruire un nid de frelons asiatiques qu’une reine vient de commencer à construire, au-dessus de sa tête, dans le hangar qui abrite son matériel. “Je vais brûler le nid principal. Je me permets de le faire, car je n’ai que le fondateur. Sinon, moi, apiculteur, n’ayant pas le matériel nécessaire pour détruire un nid de frelons, je fais appel à un professionnel. “, précise Alexia Castanet, apicultrice à Dévillac, dans le Lot-et-Garonne.
Détruire une fondatrice nous permet d’avoir 5 000 frelons de moins au mois d’août, alors que nos abeilles sont vraiment en danger.
Alexia Castanet,apiculteur à Dévillac (47)
Le but est d’éviter la prolifération des frelons asiatiques et leurs conséquences dramatiques en été, sur l’activité des abeilles, mais aussi sur les ruches qui subissent des attaques incessantes et destructrices.
Dans le Lot-et-Garonne, le frelon asiatique est devenu un fléau et le pire ennemi de la filière apicole. « Le frelon asiatique effectue des mouvements circulaires devant la ruche et il se positionne devant le rayon d’action ou sur le côté. Et dès que l’abeille s’envole, elle l’attrape et lui coupe la tête et elle ramène le corps dans le nid pour nourrir les larves. La colonie devient stressée et n’ose plus sortir pour se nourrir. Il ne rapporte plus de pollen ni de nectarexplique l’apiculteur.
Cet autre apiculteur est très inquiet. « En 2024, nous aurons perdu entre 30 et 40 % de nos populations d’abeilles dans le département »assure Patrick Granziera, président d’Abeille Gasconne. « Les conséquences ne concernent pas seulement les apiculteurs, elles concernent également l’agriculture. S’il n’y a plus de pollinisateurs, il n’y a plus de nourriture et donc pour l’avenir, c’est un gros problème auquel il faut s’attaquer.”
Les pertes sont estimées à douze millions d’euros pour le seul secteur apicole. Les sénateurs voudraient légiférer sur ce fléau à travers une loi transpartie. L’objectif d’une loi serait d’endiguer la prolifération de cette espèce envahissante. « Non pas pour l’éradiquer ou la faire disparaître totalement, mais simplement pour réduire sa prolifération », explique Michel Masset, sénateur du Lot-et-Garonne et auteur du projet de loi. L’idée est d’uniformiser la destruction des nids au niveau national : ; Toute personne concernée par la présence d’un nid serait tenue de le signaler.au représentant de l’Etat dans le département ». une action à la charge de l’Etat qui pourrait également indemniser les apiculteurs : « tout dommage imputé au frelon asiatique subi par un rucher exploité à des fins commerciales donne lieu à une indemnisation proportionnelle au préjudice »fournit la facture.