Le constructeur automobile Stellantis investit 300 millions d’euros dans l’extension de son usine marocaine inaugurée à Kénitra en 2019. Cette extension permettra de doubler sa capacité de production à 450 000 véhicules par an, dont 50 000 véhicules électriques de nouvelle génération.
Le géant mondial de l’automobile, le groupe franco-italo-américain Stellantis, issu de la fusion de Peugeot Citroën avec Fiat Chrysler, passe à l’action. Elle met en œuvre son projet d’investissement au Maroc de 300 millions d’euros (3,2 milliards de dirhams), précisément au niveau de son usine de Kénitra, comme cela a été annoncé en juin 2022 en présence de SM le Roi Mohammed. VI. Avec cet investissement, les capacités de production de l’usine inaugurée en 2019 devront à terme doubler, pour atteindre 450 000 véhicules par an dont 50 000 quadricycles électriques.
Les travaux ont démarré mi-mars 2024. « Les pelleteuses sont dehors à Kénitra en cette matinée ensoleillée. Située à moins de 60 kilomètres de Rabat à vol d’oiseau, l’usine Stellantis est en construction. Partout, des pieux en béton ont poussé, signe que le chantier inauguré en 2019 – d’où sortent des Peugeot 208 et des quadricycles électriques (Citroën Ami, Fiat Topolino et Opel Rocks) – s’agrandit déjà », rapporte le magazine français Usine News du mois de mars. 17, 2024.
L’agrandissement du site de Kénitra vise aussi et surtout à produire la nouvelle génération de véhicules intelligents, conformément au plan stratégique « Dare Forward 2030 » de Stellantis. Le site sera sans aucun doute le premier de tout le réseau mondial du groupe à intégrer la nouvelle plateforme dite « Smart car », dédiée aux véhicules électriques et connectés. Mieux encore, ces véhicules fabriqués au Maroc coûteront moins cher que ceux produits par le groupe en Europe.
Intégration industrielle
L’objectif stratégique affiché est de faire du site de Kénitra le hub de la stratégie de croissance du groupe dans la région Afrique et Moyen-Orient en vue de capter 22% de part de marché d’ici 2030. Pour Stellantis, ce marché deviendra le troisième marché après l’Europe. et les États-Unis en volume. En respectant ses engagements auprès de l’État marocain en matière d’investissement et d’intégration industrielle, le groupe promet également, avec le doublement de la capacité de production de l’usine de Kénitra, la création d’environ 2 000 nouveaux emplois, directs et indirects. Stellantis Kénitra emploie actuellement 3 540 personnes. Il fonctionne actuellement à pleine capacité. Quatre modèles y sont produits : la Peugeot 2008, la Citroën Ami, l’Opel Rocs et la Fiat Tipolino. Côté sourcing local, Stellantis s’approvisionne auprès de 67 fournisseurs (comme Forvia ou Plastic Omnium), pour un total de 2,3 milliards d’euros en 2022.
Comme Renault à Tanger, Stellantis a réussi à attirer des dizaines de fournisseurs à Kénitra. En novembre 2023, Stellantis Middle East and Africa (MEA) a organisé sa première convention de fournisseurs dans le Royaume, marquée par la présence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, Ali Seddiki, PDG de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Cet événement marquant a marqué une avancée significative pour l’industrie automobile de la région et a rassemblé plus de 180 participants, représentant 80 fournisseurs de 11 pays (Maroc, Chine, Inde, Turquie, Roumanie, Portugal, Espagne, Italie, France, Allemagne, Japon). », a souligné le constructeur dans un communiqué. Les fournisseurs ont visité l’usine de Kenitra et rencontré les responsables des achats régionaux et mondiaux de Stellantis pour saisir les opportunités de croissance dans la région et en particulier au Maroc.
Lieu de choix
Cette ambition se reflète déjà au niveau de Kénitra. Cette usine a augmenté son approvisionnement local à 60% au cours de l’année 2022. Preuve que ce site occupe une place particulière dans la nouvelle stratégie du groupe, Stellantis est le deuxième groupe automobile sur le marché marocain avec des parts de marché autour des 20%. D’ailleurs, fin janvier 2024, dans une interview accordée au média italien Agenzia Nova, le sénateur italien et ancien ministre du développement économique, Carlo Calenda, ne cachait pas son inquiétude face à la volonté de Stellantis de privilégier son usine de Kénitra. par rapport aux italiens, encourageant les fournisseurs italiens à s’implanter au Maroc. “J’ai la preuve que Stellantis souhaite transférer la production au Maroc”, a-t-il conclu.
