«C’est plus facturé au procès que dans la vraie vie»

«C’est plus facturé au procès que dans la vraie vie»
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EElle avait raison. Le responsable du rayon cosmétique des Nouvelles Galeries de Langon a trouvé en vente sur le même profil Vinted des poudres bronzantes, crèmes et autres rouges à lèvres correspondant à des produits cosmétiques volés en magasin les 30 janvier et 10 février.

La première fois, des cadenas ont été retrouvés dans une cabine d’essayage. Les deuxièmes tiroirs de réapprovisionnement avaient été cambriolés. Le préjudice s’élève à environ 4 000 euros. Munis de ces précieux éléments, les gendarmes ont suivi la trace de deux amis âgés de 34 et 29 ans habitant la région bordelaise.

Laure et Rimma, l’une en noir, l’autre en blanc, ont été jugées ce jeudi 28 mars 2024 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour vol, recel et blanchiment – ​​elles ont acheté sur Vinted avec l’argent de la vente des objets volés. .

Lors de leur garde à vue, affirmant détenir des photos et vidéos intimes, ils n’ont pas souhaité donner leur code aux enquêteurs. «Une explication illusoire», soupire le président Marc Fritsch. “Cela reste une infraction.”

La grotte d’Ali Baba

La police est allée de surprise en surprise. Sur les images de vidéosurveillance du magasin, l’un veille devant une cabine occupée par l’autre. L’historique des transactions du profil Vinted révèle 120 ventes depuis novembre 2022. En perquisitionnant les domiciles des prévenus, ceux-ci se sont retrouvés dans la caverne d’Ali Baba. Bijoux, linge de maison, cosmétiques, parfums, vêtements de luxe, parfois avec leurs étiquettes : il y avait 37 000 euros de marchandises.

Pour la procureure adjointe Sophie L’Angevin, cette affaire « n’est pas tout à fait l’histoire de femmes pauvres qui luttent dans la vie pour survivre »

Le tribunal attend toujours les factures promises pour prouver l’origine des objets. Tous deux affirment fréquenter les friperies, les vide-greniers et acheter parfois par lots à Saint-Michel. Laure, qui élève seule sa fille de 8 ans, assure que les espèces trouvées chez eux correspondent à la vente d’une portée de chatons de race pure, vendue 700 euros l’animal.

Rimma est déjà bien connue de la justice pour des faits similaires. Elle est la seule à reconnaître le vol et le recel. Déjà condamnée, elle faisait même l’objet d’un suivi psychiatrique pour cleptomanie. Etudiante à distance, elle héberge ses grands-parents ukrainiens réfugiés en France depuis la guerre.

Son amie trouve les sommes avancées exagérées : « C’est plus facturé au procès que dans la vraie vie. » Pour la procureure adjointe Sophie L’Angevin, cette affaire « n’est pas tout à fait l’histoire de femmes pauvres qui luttent dans la vie pour survivre. C’est un scénario bien ficelé, une petite entreprise qui marche. Cela nécessite neuf mois d’incarcération immédiate pour Rimma, et huit mois de probation pour Laure.

Me Saad Berrada, qui la défend, souhaite « limiter la peine » et appelle le tribunal à raisonner autrement qu’en considérant les deux amis comme complices. « Comme tous ceux qui en manquent, elle est attirée par les produits de luxe. Et parfois, comme d’autres, elle pousse le chic jusqu’à porter des vêtements avec leur étiquette pour ensuite les revendre. »

Me Khadim Thiam rappelle que Rimma ne s’est pas dérobé et que « les extrapolations ne sont pas justice ». Condamnée à six mois, Rimma est allée en prison. Laure a écopé d’une suspension probatoire de six mois.

 
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