« depuis que je suis petite, je voulais faire ce rallye », les derniers préparatifs d’une mère et de sa fille

« depuis que je suis petite, je voulais faire ce rallye », les derniers préparatifs d’une mère et de sa fille
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Par Aymeric Figueiredo
Publié le

28 mars 24 à 20h16

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Karine, 51 ans, et Mélanie Brule, 22 ans, sont en avance pour cet entretien. Garée devant la société Isolfrance à Meaux, l’un de leurs sponsors, la famille qui habite Puisieux (Seine-et-Marne) attend dans une Toyota HDJ 80 bordeaux. Ce même « Land Cruiser » familial va grimper les dunes du Maroc à l’occasion de la 33ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles, du 18 au 27 avril 2024.

Les deux femmes présentent leur véhicule à Frédéric Charrayre, patron de l’entreprise d’isolation thermique. Ce dernier, qui a une certaine connaissance des rallyes, notamment sur le Dakar, découvre un bagage qui ne lui est pas inconnu. « Quand j’étais dans l’organisation du Dakar, il y avait ce genre de compartiments en bois, où les pilotes rangeaient des cartons, des glacières… », se souvient-il, tout en leur donnant des conseils pour gérer la chaleur aride du désert.

Mère et fille sont sur le point de vivre une aventure de neuf jours, avec onze heures de trajet quotidien dans le désert.

C’est autour d’une table ronde, dans le bureau du patron, que les deux pilotes en herbe discutent des derniers préparatifs avant d’affronter le sable marocain.

Echange avec deux passionnés d’aventure qui vont traverser le désert marocain.

Quel est le concept de ce rallye ?

Mélanie : Ce rallye a été créé en 1990. Sa particularité est que les participantes sont toutes des femmes. La navigation se fera à l’ancienne, c’est-à-dire uniquement avec carte et boussole. Chaque matin, nous recevrons des coordonnées GPS, des caps et des points de contrôle à suivre et à placer nous-mêmes. Nous serons privés de nos téléphones portables. Les participants peuvent conduire un camion, un SUV, une moto ou une voiture électrique. Nous partirons en 4×4, la catégorie reine. Ce qui compte pour cette course, ce n’est pas le temps, mais les kilomètres parcourus. Nous avons des points de pénalité si nous dépassons les distances moyennes prévues.

Le départ officiel se fera à Monaco, puis nous descendrons vers le sud du Maroc pour lancer le rallye.

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Vous avez participé à trois cours différents : mécanique, navigation et pilotage. Qu’avez-vous ressenti ?

Mélanie : J’ai fait le stage en mécanique chez Bosh car service. Ce n’était pas obligatoire, mais il faut être le plus indépendant possible. Il faut savoir changer une roue, des filtres et autres. Nous pouvons appeler de l’assistance si nous en avons besoin, mais dans ce cas nous aurons une pénalité. Pour les grosses réparations, nous aurons un stand de mécanicien dans notre camp le soir.

Pour la séance de roulage, nous l’avons fait il y a quelques jours à La Ferté-Gaucher et Plailly (Oise). Les premiers jours ont été humides et nous sommes restés beaucoup coincés. Nous avions 15 cm de boue avec des pneus sable ! On nous a fait faire des exercices de management, savoir démarrer et redémarrer pour ne pas s’enliser. Il fallait se dire qu’on ne conduit pas une citadine, mais un 4×4, donc c’est évidemment différent.

Karine : Pour la navigation, nous avons appris à nous orienter sur une carte des années 50, en noir et blanc, mais aussi à utiliser une boussole pour marquer nos points, etc. Je n’ai pas été dépaysé, car lorsque nous partions en voyage en famille, je était le copilote. À l’époque, c’était sur les cartes. Je sais donc préparer un itinéraire et j’ai un bon sens de l’orientation.

Vous avez dû changer de voiture lors de la préparation, pourquoi ?

Mélanie : Nous voulions repartir avec notre vieille Toyota BJ42. Cela nécessitait une réparation mécanique et idem pour la carrosserie. Nous l’avons mis au garage il y a un an et demi. Ça n’avançait pas et ça n’avance toujours pas, alors on s’est rabattu sur l’autre 4×4 familial.

Karine : Nous aurions aimé conduire le BJ42. Pour information, nous l’avons acheté la veille du premier anniversaire de Mélanie. C’est un véhicule de cœur.

Mais en janvier dernier, l’organisation a demandé des papiers administratifs et des plaques d’immatriculation. Nous avons dû décider de prendre l’autre Toyota. C’est un peu déchirant, on l’avoue.

Cette Toyota appartient à la famille Brule depuis plus de vingt ans. ©Aymeric FIGUEIREDO

Lors de ce rassemblement, vous représenterez l’association Scott & Co. Pourquoi?

Karine : Je travaille dans les services médicaux et pédiatriques. De plus, j’étais un enfant hospitalisé. Cette association récolte des fonds pour améliorer le quotidien des enfants malades et hospitalisés, mais aussi pour soutenir les familles. Je cherchais une association et je suis tombée dessus par hasard. Nous nous sommes rencontrés et je suis rapidement devenu membre. Nous prévoyons de poursuivre cette collaboration après le rassemblement. Ce sera aussi une manière, avec notre association « Yume », de collaborer sur de futurs projets.

Vous n’allez pas arriver bredouille au Maroc ?

Mélanie : En effet, il y a une dimension caritative majeure dans le Rallye des Gazelles. Nous prévoyons d’apporter des dons : vêtements, jouets, produits d’hygiène et médicaux. Nous avons reçu de nombreux dons médicaux, dont un fauteuil roulant. On ne sait toujours pas comment on va le ranger dans le 4×4, mais on vous assure que tout rentrera (rires). Nous nous soucions de ce fauteuil roulant !

Ils ont équipé leur 4×4 pour l’occasion. ©Aymeric FIGUEIREDO

Pour toi Mélanie, ce rallye est un rêve d’enfant. D’où vient ce désir ?

Mélanie : Je m’ennuyais pendant mes études, je me disais que c’était le bon moment. Je ne sais pas si j’aurai l’opportunité et le temps de le faire à l’avenir. Alors à Noël dernier, j’ai demandé à ma mère de m’accompagner.

Karine : Pour l’anecdote, lorsqu’elle avait dix ou onze ans et qu’elle devait remplir les fiches de présentation à l’école, elle écrivait que lorsqu’elle serait grande, elle participerait au Rallye des Gazelles. Elle réalise son rêve d’enfant.

Qu’avez-vous ressenti, Karine, lors de ce projet d’aventure ?

Karine : Honnêtement, j’avais le sourire jusqu’aux oreilles. J’ai dit oui sans réfléchir. Cette aventure m’a permis de faire des choses que je n’aurais jamais pensé faire un jour. Nous avons hâte d’être sur la ligne de départ et notre souhait le plus cher est de franchir cette ligne d’arrivée.

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