« Je voulais que ça aille vite, pas que ça fasse du bruit… » Un homme avoue un meurtre après 13 ans de silence

« Je voulais que ça aille vite, pas que ça fasse du bruit… » Un homme avoue un meurtre après 13 ans de silence
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l’essentiel
Après avoir avoué le meurtre d’Henri Rozés treize ans après les faits, Patrick Canie tente de s’expliquer devant la cour d’assises de la Haute-Garonne.

«Quand vous ne vous en souvenez plus, n’en rajoutez pas…» s’inquiète M. Cédrik Bréan, le regard fixé sur celui de son client. Patrick Canie approuve en secouant la tête. Face au barrage de questions du procureur général Hervé Lhomme, ou de Me Hervé Adoukonou, l’avocat des deux filles d’Henri Rozés, l’accusé semble imprécis.

Vous voulez éviter vos responsabilités ? « Des soucis de mémoire », préfère son défenseur. Devant la cour d’assises de la Haute-Garonne, accusé du meurtre de son voisin en mai 2007 dans leur résidence de Plaisance-du-Touch, Patrick Canie cherche à s’expliquer. Pas facile.

“Je n’en pouvais plus, je souffrais”

« Il a payé pour tout le monde », raconte cet homme, blotti dans une large veste, marqué par un très grave accident de la route en 2000. Un mois et demi dans le coma, un très grave traumatisme crânien, des crises d’épilepsie, un dos « insupportable ». douleur. Entre Patrick l’accusé et Henri, la victime, lui aussi handicapé par une hémiplégie suite à un accident vasculaire cérébral, on imagine une amitié compliquée. « Je ne supportais pas ses moqueries alors je suis parti », confie l’accusé.

Alors pourquoi, ce jour-là de mai 2007, est-il allé chercher un couteau chez lui avant de revenir frapper « son ami » ? Le président Michel Huyette cherche à détailler cette séquence, cette violence soudaine. « Votre douleur, Monsieur Rozès, n’a rien à voir là-dedans. Il n’est pas non plus responsable de vos problèmes avec votre médecin ou avec le buraliste… »

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Crâne rasé, déformé par l’accident, l’ancien employé du zoo de Plaisance-du-Touch évoque ses souvenirs. « C’est fou d’aller tuer quelqu’un parce qu’il vous parle mal. Je n’en pouvais plus. Je souffrais… » Et à l’époque, cette précision : « Je voulais que ça aille vite, pour que ça ne fasse pas de bruit.

L’expert légiste a remarqué les lèvres marquées de la victime. Il pense que son agresseur lui a mis violemment la main sur la bouche. L’homme qui promenait des chiens et entretenait des relations compliquées, dont il ne se souvient pas, avec d’autres voisins de la résidence s’étonne : « Je ne me souviens pas de ce geste », raconte-t-il.

42 heures de garde à vue, pas un mot

Et son silence pendant ces treize longues années ? « Vous étiez malade, dites-vous, mais pendant les 42 heures de garde à vue en 2007, vous n’avez pas craqué », remarque le président. Aucun commentaire. Son dos lui faisant moins mal, il pousse la porte de la gendarmerie pour se dénoncer. «J’avais moins mal. J’y ai réfléchi davantage. J’ai aussi pensé à ses filles.

Ces deux femmes sont présentes au premier rang, le visage marqué. Céline, émue, regrette : « Mon père aimait la nature. Il aurait adoré pouvoir transmettre ce goût à son petit-fils. Nathalie, l’aînée, la voix tremblante, confie : « J’ai quitté ma famille très tôt. Je me suis consacré aux autres. Aujourd’hui, j’ai horriblement mal au dos. J’ai dû arrêter mon travail de soignante et de service aux autres. Cependant, je ne blâme pas la terre entière.

Dans la loge, Patrick Canie baisse les yeux. Le verdict sera rendu vendredi.

 
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