– La Tandem Company pédale même à Pâques
Rien n’arrête la jeune troupe genevoise qui dans «Mileva» s’intéresse à la place des femmes dans la science. Mettant en avant la formule E=mc², son énergie est un plaisir !
Publié aujourd’hui à 16h39
« Comment s’appellent les descendants de Mileva Einstein ? Mileva Zweistein ! C’est l’esprit des gags qui ponctuent le texte de l’infatigable capitaine du Compagnie Tandem, Aurélia Loriol. Après « Sofa », « Le Secret » ou « Le Squat », pour ne citer que trois titres récents, sa troupe de vingtièmes passionnés présente ce week-end “Mileva”une comédie au rythme effréné désireuse de rendre justice aux femmes scientifiques.
L’émission dénonce un effacement qui s’étend sur plus de cent cinquante ans. Entre deux panneaux disposés en V, tous deux recouverts de formules mathématiques, il s’arrête sur trois figures successives qui ont souffert du sexisme régnant dans le monde de la recherche. Le premier, historique, n’est autre que le collaborateur du jeune Albert Einstein au début du XXee siècle. Si la contribution réelle de Mileva Marić Même si les travaux de la future lauréate du prix Nobel n’ont pas encore été établis, l’article prend ouvertement le parti de la révéler intellectuellement supérieure au physicien. Et donc d’autant plus injustement exclu de ses succès.
Léger changement dans les costumes et la musique : le duo formé par Aurelia Loriol avec Martin Durrmann glisse alors dans la fiction. Un universitaire contemporain, le professeur de physique Alberti, prend sous son aile la très prometteuse étudiante Mileva, avant de la repousser à son tour, cette fois sous prétexte qu’il veut la protéger d’un avenir sous la domination de l’intelligence artificielle. L’espoir de voir son nom couronné du prix Nobel s’est évanoui pour Mileva N°2. A l’avenir, la troisième saura gagner ses galons, mais devra en revanche assumer la responsabilité des pannes du robot qu’elle a réussi à encoder…
Quant à l’encodage de la comédie à découvrir au Théâtre des Grottes ? Projection des voix, raffinement des dialogues, maladresse du jeu : l’équation porte évidemment les signes de la jeunesse. En revanche, l’investissement du tandem Durrmann/Loriol est tel qu’il mériterait sans rougir un prix Nobel de vitalité. Eurêka alors !
Katia Berger est journaliste à la section culturelle depuis 2012. Elle couvre l’actualité du spectacle vivant, notamment à travers des critiques de théâtre ou de danse, mais traite aussi parfois de la photographie, des arts visuels ou de la littérature.Plus d’informations
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