« Il y a une crise en agriculture actuellement », admet François Legault

« Il y a une crise en agriculture actuellement », admet François Legault
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(Henryville) Le premier ministre François Legault qualifie désormais de « crise » les difficultés auxquelles font face les agriculteurs québécois et entend les aider davantage, notamment en assouplissant certaines règles et en leur accordant une « aide financière transitoire ».

Stéphane Blais

La Presse Canadienne

Une vingtaine d’agriculteurs attendaient François Legault jeudi matin à Henryville en Montérégie, devant un centre communautaire où le premier ministre rencontrait les élus de cette région agricole.

Certains agriculteurs qui dénoncent l’inflation, la réglementation et la baisse des revenus avaient utilisé leur machinisme agricole pour attirer l’attention du Premier ministre. “L’agriculture, enfant, on en rêve, mais adulte, on en meurt”, pouvait-on lire sur une pancarte transportée par un tracteur.

Après une rencontre avec les élus de la circonscription, François Legault s’est présenté devant les manifestants.

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PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

François Legault et des agriculteurs venus manifester en marge d’une rencontre entre le premier ministre et des élus de la région d’Henryville, en Montérégie.

« Je suis très conscient que l’été 2023 a été catastrophique. Je sais aussi que l’inflation des intrants vous coûte cher. Les hausses de taux d’intérêt coûtent cher», a admis le premier ministre, indiquant que la Financière agricole les aidera.

Il faisait ainsi référence à l’organisme qui assure la production des agriculteurs et qui versera 1 milliard pour compenser les pertes de 2023 des producteurs.

Émilie Bellefroid, qui produit de grandes récoltes, des produits maraîchers et élève des animaux, mais qui peine à payer son salaire, a expliqué au premier ministre « qu’avec un salaire minimum de 15,75 $ l’heure pour le travail », il « n’y a aucun moyen d’être compétitifs » avec les producteurs agricoles étrangers « qui paient leurs employés 6 dollars par jour ».

“C’est le même régime d’oignons verts, la même tonne de maïs, la même récolte” et “on ne parle que de salaires, on ne parle pas de tous les intrants et de tous les autres facteurs qui entrent en jeu”, a argumenté » l’agriculteur avant de demander au Premier ministre : « C’est bien d’en parler, mais avez-vous une solution ? »

Tout d’abord, a répondu François Legault, « nous avons donné de l’aide, mais il faudra donner plus », puis, « à moyen terme, le coût de la main-d’œuvre va augmenter ailleurs aussi », a-t-il ajouté. a indiqué le premier ministre, ajoutant que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, « étudie » les moyens « d’offrir une aide directe à la transition ».

“Nous ne pouvons pas nous nourrir de papier”

Les agriculteurs s’inquiètent également des changements proposés dans un projet de loi omnibus qui concerne 24 règlements sous la responsabilité du ministère de l’Environnement, dont le Règlement sur les opérations agricoles (REA), le Code de gestion des pesticides, le Règlement sur les permis et certificats de vente et l’utilisation de pesticides ainsi que le Règlement sur les espèces végétales menacées ou vulnérables et leurs habitats.

Ces changements obligeront les agriculteurs à modifier leur façon de travailler.

« Les délais pour ces changements sont beaucoup trop courts », explique Émilie Bellefroid, qui se plaint, comme les autres agriculteurs qui l’accompagnaient, de toute la « paperasse » que les producteurs doivent remplir chaque semaine.

« Les gens en ont assez de faire de la paperasse. Nous ne pouvons pas nous nourrir de papier », a déclaré l’agriculteur.

Un autre agriculteur s’est plaint de devoir consacrer une journée par semaine entièrement à la « paperasse ».

Assouplissement des règles

Les agriculteurs dénoncent la concurrence des producteurs étrangers où les salaires sont plus bas, mais aussi où les normes environnementales sont moins strictes.

Le Premier ministre a évoqué ces doléances lors d’un point de presse avant de rencontrer les agriculteurs. « Il y a beaucoup trop de paperasse, beaucoup trop de réglementations et il est difficile pour les producteurs québécois d’être compétitifs face aux producteurs ontariens et américains, aux producteurs d’autres provinces ou pays qui ont des normes environnementales moins strictes que celles du Québec. au Québec», a-t-il déclaré.

François Legault propose donc « d’assouplir certaines règles », sans préciser lesquelles, et demande également au gouvernement fédéral d’intervenir.

« J’en ai profité en fin de semaine dernière pour en parler avec Justin Trudeau, car évidemment cela touche le gouvernement fédéral. Faut-il augmenter les exigences sur les produits importés ? Devons-nous assouplir nos règles ? Je pense qu’il faut faire les deux. »

Lors de ce point de presse, François Legault a utilisé le mot « crise » pour parler de la situation en agriculture.

Je serai très clair : il y a actuellement une crise dans le secteur agricole.

François Legault

Les agriculteurs sont confrontés à une baisse désastreuse de leurs revenus et à des événements météorologiques extrêmes et des manifestations ont eu lieu dans différentes régions de la province ces dernières semaines.

Selon les prévisions du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, le revenu agricole net du Québec passera de 959 millions en 2022 à 66 millions en 2024, du jamais vu depuis 1938.

 
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