Seine-Maritime. Les agents de protection de l’enfance tirent la sonnette d’alarme

Seine-Maritime. Les agents de protection de l’enfance tirent la sonnette d’alarme
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Par Fabien Massin
Publié le

28 mars 24 à 13h36

Le secteur de la protection de l’enfance est en crise et veut être entendue. Jeudi 28 mars 2024, les professionnels du secteur se sont rassemblés devant l’hôtel du Département de Seine-Maritime – la protection de l’enfance étant en grande partie assurée par la communauté départementale -, à Rouen (Seine-Maritime), pour faire entendre leur voix.

Jour de vote au Département

Les agents réclament davantage de moyens et, plus généralement, une refonte de la politique de protection de l’enfance. Le jour choisi pour cette manifestation n’est pas anodin. C’est ce jeudi 28 (ou vendredi 29 mars) que les conseillers départementaux réunis en séance plénière doivent voter le budget, et donc les crédits alloués à la protection de l’enfance.

Or, pour les professionnels, malgré des fonds supplémentaires votés par le Département l’an dernier – 10 millions d’euros supplémentaires –, le compte n’y est pas, loin de là. Au contraire, c’est un secteur en plein déclin qu’ils décrivent. Ils alertent notamment sur la situation des assistants familiaux et des éducateurs.

« Un système qui épuise »

« Il y a une crise d’attractivité du secteur, et ce n’est pas qu’une question de salaire », explique Natacha Ibrahim, éducatrice spécialisée à la fondation Les Nids. Nous sommes dans un système qui est épuisant. Il y a un roulement perpétuel d’agents et une charge de travail accrue pour les professionnels qui restent. Cela a des conséquences sur la qualité du travail et des soins aux enfants et aux jeunes. Nous devons repenser la prévention et envisager une politique à long terme. »

« Le constat est amer », déclare Séverine Verdier, responsable CGT au Département. Aujourd’hui, où en est-on de ces constats réitérés au Ministère ? La seule réponse est qu’une énième réorganisation des services est en cours, à peine trois ans après la précédente et toujours sans tenir compte des paroles de professionnels pourtant « les mains dans la terre » au quotidien et les meilleurs experts de leur métier. . »

« Au bord de l’effondrement »

Sur le plan politique, le député du 4e Circonscription de Seine-Maritime* Alma Dufour (LFI) a repris le sujet. Mercredi 27 mars, elle a organisé une conférence de presse à Rouen sur le sujet, aux côtés de professionnels et d’élus « Il y a eu une augmentation du budget au Département, ce que nous saluons néanmoins. le secteur est au bord de l’effondrement, souligne-t-elle. Les agents consultés (NDLR, le député est engagé dans une consultation auprès des professionnels entre novembre 2023 et janvier 2024) dites-nous qu’ils n’ont pas été suffisamment consultés, que les salaires n’ont pas augmenté autant que l’inflation, que la charge de travail a augmenté et que le nombre d’heures n’est pas respecté. Dans le même temps, il y a des jeunes qui souffrent de plus en plus et des éducateurs qui sont victimes de violences. La profession est mise à mal et en danger dans certaines structures. »

Le mercredi 27 mars 2024, la députée Alma Dufour (LFI) a organisé une conférence de presse avec des élus et des agents de protection de l’enfance afin de mettre en lumière les difficultés que rencontrent les professionnels du secteur. (©FM/76actu)

En Seine-Maritime, l’élu estime qu’il faut investir plus de 40 millions d’euros supplémentaires en protection de l’enfance pour redresser la situation, afin de « garantir des soins dignes aux enfants et des conditions de travail décentes ».

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