Un Mémo pour ne pas oublier l’avenir des sans-abri

Un Mémo pour ne pas oublier l’avenir des sans-abri
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Après avoir obtenu un certificat de cinéma et travaillé comme conférencière à Lauberivière, Sophie Ducas réalise Note, un court métrage poignant. Elle raconte la mort de quatre personnes itinérantes dans des circonstances tragiques. C’est pour elle une manière de leur rendre hommage sans les laisser tomber dans l’oubli ou l’indifférence, et de montrer une autre réalité méconnue.

Mémo, ce court métrage documentaire revient sur la mort de Raphaël, Gilles, Sébastien et Marcel, quatre itinérants et les conditions dans lesquelles ils sont morts.

« Ce documentaire est indépendant. J’aurais pu choisir bien d’autres histoires, mais je me suis plongé dans quatre qui m’ont particulièrement touchée », confie Sophie Ducas.

« Parmi ces personnes, j’en ai connu deux personnellement lorsque j’ai travaillé comme conseillère en sobriété pendant cinq ans à Lauberivière. »

Tout au long du court métrage, Sophie Ducas intervient en voix off. Note a une signification particulière.

« J’ai fait une narration avec Note, car ce sont quatre petits messages. Je m’adresse directement à ces personnes. J’ai écrit quatre petites notes pour chaque histoire », explique-t-elle.

Pour elle, le nom devait être court, pour ne pas s’oublier vite.

Rendre hommage

À travers Noteplusieurs messages souhaitent être mis en avant.

Selon la réalisatrice, son court métrage peut être considéré comme une œuvre de mémoire collective.

« Au fond, c’est un hommage. C’est quelque chose de tangible. Pour les personnes qui ont connu ou non ces personnes, cela leur permet de ne pas oublier leur décès», explique Mme Ducas.

Le court métrage aborde plusieurs aspects autour de l’itinérance, tout en mettant un accent particulier sur le côté humain des sans-abri.

« Même si nous vivons dans une société moderne, les gens continuent de mourir dans la pauvreté », dit-elle.

« La plupart des gens ont une maison. Quand tu es chez toi, tu barres ta porte, mais quand tu vis dans la rue, tu n’as pas cette porte pour te protéger », mentionne-t-elle.

Le cinéma comme média

Lors de la production, une question éthique s’est posée.

« Il y avait une limite à filmer des gens pour obtenir le consentement libre et éclairé d’une personne. La personne ne doit pas avoir de problèmes de santé mentale trop graves, ni être en état d’ébriété», explique-t-elle.

« J’ai filmé des endroits où il n’y a personne. Les gens se trouvent souvent aussi plus vulnérables la nuit, surtout au moment où nous nous endormons, quand c’est plus désert », ajoute Mme Ducas.

Sophie Ducas, la directrice de Note, favorisé uniquement les lieux déserts et significatifs dans Saint-Roch, en majorité, ainsi qu’à Limoilou.
Crédit photo : Avec l’aimable autorisation de Sophie Ducas

Pour elle, il y a encore une forme de beauté derrière ces lieux et le paysage urbain.

Maxime Bernier, un de ses amis, a créé une bande originale pour la musique d’ambiance. Ce dernier étudie la composition musicale pour les images.

Selon Sophie Ducas, le cinéma peut être une plateforme utile.

« J’aimerais utiliser le cinéma comme moyen d’intervention auprès des personnes marginalisées. L’objectif serait de faire prendre conscience de cette réalité et d’entendre ce que les gens dans la rue ont à dire », annonce-t-elle.

Note nous permet de voir une réalité dont les gens ne sont peut-être pas conscients. Dans la rue, les gens se mettent en mode survie. Ces gens n’ont pas choisi de finir ainsi. C’est aussi une façon de mettre en valeur notre belle ville », résume Sophie Ducas.

Prochainement, cette dernière souhaite continuer à s’impliquer dans le travail de rue, notamment auprès des femmes.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste à la Local Journalism Initiative.

 
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