17 orientations prioritaires pour le Sénégal – Lequotidien

17 orientations prioritaires pour le Sénégal – Lequotidien
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L’élection de M. Diomaye Faye à la tête du pays suscite certains espoirs et sonne comme une deuxième opportunité d’indépendance après celle officielle de 1960. C’est un tournant. Je n’arrive toujours pas à comprendre le retard montré par un pays qui vote depuis 1848 et qui a produit tout au long de son histoire d’éminents intellectuels qui ont contribué au bon fonctionnement du monde.

Parmi ceux-ci, nous pouvons citer :
-Jacques Diouf, Directeur général de la FAO.
-Amadou Makhtar Mbow, Directeur général de l’UNESCO.
-Kéba Mbaye, vice-président de la Cour internationale de Justice de La Haye.
-Layti Kama, Premier Président du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).
Mactar Diop, vice-président de la Banque mondiale et actuellement directeur général d’IFC (Ifc).
-Babacar Ndiaye, président de la Banque africaine de développement.
-Mamadou Touré, directeur Afrique au Fonds monétaire international. Le Sénégal est également le 7ème contributeur mondial de troupes militaires, policières et civiles.
La nouvelle opportunité offerte par cette alternance doit être bien négociée. Nous n’avons plus le droit à l’erreur.
Les actions que nous considérons comme prioritaires sont présentées ci-dessous :
1- Développer un programme urgent de lutte contre l’inflation.
2- Convoquer dans les plus brefs délais des conférences nationales sur l’emploi.
3- Organiser des consultations sur la corruption.
4- Renégocier tous les contrats d’exploitation pétrolière et gazière et de pêche. Examiner l’opportunité de créer à cet effet un ministère chargé de l’optimisation et du redressement financier. Ce dernier pourrait avoir pour mission de renégocier les contrats, d’optimiser le portefeuille de l’État et plus généralement de rationaliser les dépenses par la mise en œuvre de stratégies efficaces de contrôle de gestion.
5- Appliquer des mesures de rupture symbolique immédiate.
Exemples : renommer le nom de certaines rues et monuments, rendre publics les contrats, y compris ceux jusqu’alors confidentiels relatifs à la monnaie et à la défense. En effet, dans le cadre du mouvement de rupture actuel, le peuple sénégalais veut savoir ce que les élites passées ont négocié. Il est également important de faire la lumière sur les scandales liés au Covid.
6- Travailler de toute urgence pour la réussite de la prochaine campagne agricole.
7- Procéder sans délai à la libération des prisonniers dits politiques et trouver un moyen de vider exceptionnellement les prisons dans le cadre d’une stratégie de réconciliation nationale dictée par le contexte actuel. Permettre le retour des exilés.
8- Mener la réforme institutionnelle. Si nécessaire, actualiser les travaux de la Commission nationale pour la réforme des institutions (Cnri).
9- Eviter de recycler d’anciens responsables des régimes passés dans les domaines décisionnels en raison d’accords politiques et de quotas.
10- Commencer symboliquement et sans délai au niveau de l’UEMOA, les négociations monétaires sur les réformes complémentaires à mener sur le F Cfa (changement de nom, instauration d’une parité fixe, impression des billets dans la zone UEMOA, suppression de toute présence française dans la zone UEMOA). mécanisme de gouvernance, redéfinition des missions de la Banque Centrale) afin d’élever les niveaux de financement de l’économie. En attendant de relancer l’économie et de lancer une nouvelle monnaie si nécessaire.
11- Opérer des collectifs budgétaires d’urgence afin de réorienter les dépenses déjà votées dans le budget actuel vers des investissements productifs, au détriment des infrastructures non essentielles.
12- Mettre en place une amnistie fiscale en vue d’élargir l’assiette fiscale.
13- Lancer sans tarder 10 projets symboliques clés de substitution aux importations et d’exportation avec l’Etat comme actionnaire de soutien. Dans le cadre d’un nouveau concept Armée-Nation, ces projets pourraient être confiés à l’Armée de terre.
14- Commencer progressivement à interdire toute importation hors CEDEAO de produits pouvant être fabriqués au niveau communautaire (vêtements et chaussures dans l’Administration, cure-dents, carrelages, etc.).
15- Ouvrir significativement les marchés publics au secteur privé. Jusqu’à 90% par exemple.
16- Développer sans délai une concertation technique sur la problématique de la maîtrise de l’eau. Il n’est plus acceptable que nos agriculteurs ne puissent travailler que 3 mois sur 12. Etudiez toutes les possibilités, y compris la revitalisation des vallées fossiles.
17- Développer, en lien avec les économistes sénégalais et tous les acteurs concernés, un modèle économique endogène de développement du Sénégal accompagné de véritables stratégies
Magaye GAYE
Économiste international
Ancien cadre de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) et du Fonds africain de garantie et de coopération économique (Fagace)

#Sénégal

 
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