Le préfet des Deux-Sèvres a ordonné de reconsidérer le projet de parc éolien d’Etusson

Le préfet des Deux-Sèvres a ordonné de reconsidérer le projet de parc éolien d’Etusson
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Le projet de parc éolien d’Étusson est prévu entre les villages de Pommeraye, Croix-Noire et Vaux, non loin de l’étang de la Maisonnette, sur la commune de Saint-Maurice-Étusson. Mercredi 27 mars 2024, la cour administrative d’appel de Bordeaux a ordonné à la préfète des Deux-Sèvres, Emmanuelle Dubée, de prendre une nouvelle décision d’ici le 13 avril 2024.

Alimenter l’équivalent de 12 000 foyers

La société en nom collectif (SNC) Parc éolien d’Étusson – filiale de David Énergies, d’Angers – avait en effet déposé il y a près de quatre ans, en juin 2020, une demande d’autorisation pour exploiter des éoliennes qui devraient alimenter l’équivalent de 12 000 foyers et apporterait 96 000 € par an de recettes fiscales aux collectivités locales, selon elle. Une enquête publique a eu lieu en juillet 2021 et a abouti à un avis favorable du commissaire instructeur.

« Il est constant que le préfet a transmis à la société […] le rapport et les conclusions du commissaire enquêteur »rapporte la cour administrative d’appel de Bordeaux dans un arrêt du 13 février 2024 qui vient d’être rendu public. «Cette transmission a fait courir le délai de deux mois […] dans lequel il devait statuer sur la demande. »

Mais la machine préfectorale s’est ensuite grippée : ce délai a finalement été prolongé une première fois d’un mois, jusqu’au 30 novembre 2021, pour attendre l’avis de la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites (CDNPS). Le 2 novembre 2021, le préfet de l’époque, Emmanuel Aubry, informe l’aménageur qu’il ne pourra pas statuer à temps et demande une prolongation de trois mois supplémentaires, demande que l’entreprise accepte.

« Une décision implicite de refus »

Dans un second courrier daté du 24 janvier 2022, le préfet des Deux-Sèvres avait cette fois annoncé à la SNC Parc éolien d’Étusson que la CDNPS allait se réunir le 3 février 2022. Il avait même joint un projet d’arrêté d’autorisation, ce qui était de nature à rassurer l’opérateur.

Mais « se rendant compte la veille de cette réunion qu’il n’avait pas réussi à émettre l’ordonnance de prolongation annoncée »la préfecture avait interrompu l’instruction du dossier : un « décision implicite de refus » est en effet née le 30 novembre 2021. La possibilité d’une abrogation de cette décision a alors été évoquée entre le maître d’œuvre au sein de l’entreprise et la préfecture, avec une nouvelle prolongation de six mois… mais finalement, le 4 avril 2022, « les services préfectoraux ont informé l’entreprise qu’ils s’en tenaient à la décision implicite de refus »rapporte la cour administrative d’appel de Bordeaux, sans communiquer de motifs précis.

« Incompatible avec le plan local d’urbanisme »

Devant le tribunal, les services de l’Etat ont invoqué comme motif le fait que « le projet est incompatible avec le plan local d’urbanisme » voté en novembre 2021 et qui était juridiquement exécutoire depuis le 4 janvier 2022. Mais « la communauté de communes réfléchit prochainement à l’évolution de son plan local d’urbanisme intercommunal pour le rendre compatible avec le projet »l’entreprise a répondu sur ce point, dans ses mémoires de juillet 2022 et septembre 2023.

” La société […] demandé la communication des motifs »Pour sa part, observe simplement la cour administrative d’appel de Bordeaux. « Force est de constater que le préfet des Deux-Sèvres n’a pas répondu. […] Dans ces conditions, la société […] est fondé à soutenir que la décision est […] entaché par un manque de motivation. » Les services de l’État sont donc condamnés à prendre une nouvelle décision d’ici le 13 avril 2024 et devront verser immédiatement 1 500 € de frais de justice au promoteur du parc éolien.

 
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