En Charente, les maires se forment pour désamorcer les violences de leurs administrés

En Charente, les maires se forment pour désamorcer les violences de leurs administrés
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Des maires charentais lors d’une formation orchestrée par un gendarme négociateur de crise, à la mairie de Luxé (Charente), le 14 mars 2024. CéLINE LEVAIN / MIRAGE COLLECTIF POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »

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C’était un matin, à l’heure de pointe, les parents déposent leurs enfants à l’école. Un père de famille se gare sur un espace pour personnes handicapées qui ne lui est pas destiné. Le genre d’incivilités que Françoise Giroux-Mallot, la maire (sans étiquette) de Saint-Amant-de-Boixe (Charente), une commune de mille quatre cents habitants au nord d’Angoulême, “je ne peux pas supporter”. Présente sur les lieux, elle le lui fait remarquer. En réponse, l’élu de 68 ans reçoit une déclaration en plein visage : « Faites votre devoir d’élu et fermez votre gueule ! » La scène se déroule devant la fille de 8 ans du père concerné.

Pour Françoise Giroux-Mallot, c’est trop. Elle relève la plaque d’immatriculation du véhicule et porte plainte le lendemain. L’amende en faveur de la commune s’élève à 850 euros. Mais l’édile s’interroge : comment récupérer la somme ? Est-ce à elle de s’en occuper ? Françoise Giroux-Mallot est emmenée de procédure en procédure. « Il faut qu’il suive, sinon ça recommence » » lâcha-t-elle, décidée. Mais de là à sonner à la porte du riverain concerné…

Les élus réunis ce 14 mars à Luxé, en Charente, relatent de nombreux incidents de ce type. Ce jour-là, ils étaient neuf, tous issus de communes charentaises, venus suivre une formation contre les violences envers les maires et leurs adjoints. Réunis autour d’une grande table dans la salle principale de la mairie, ils sont attentifs aux conseils prodigués par Xavier et Thomas (les prénoms ont été modifiés à leur demande), gendarmes référents du réseau des négociateurs de Nouvelle-Aquitaine, sous l’égide du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale.

Fini les exigences, l’impatience, l’irritabilité

Appuyés par un document PowerPoint bien établi, les deux hommes expliquent en préambule comment le cerveau réagit à une situation stressante, puis détaillent les réactions possibles. Ils illustrent leur propos par plusieurs exemples, dont celui de la prise d’otages lors de l’attentat terroriste de l’Hyper Cacher à Paris en janvier 2015 : un homme a immédiatement lancé une boîte de petits pois sur le preneur d’otages. . Un geste inutile qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

L’objectif de la séance : décortiquer des situations stressantes, lister des solutions possibles. A commencer par l’écoute, destinée à montrer la considération accordée à l’administrateur agacé. Puis la proposition d’une solution, quelle qu’elle soit, pour désamorcer le conflit.

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