“Nous allons chercher des familles pour qu’elles mettent les élèves au travail”, assure Jérémie Fontanieu, professeur de sciences économiques et sociales au lycée Eugène Delacroix de Drancy (Seine-Saint-Denis). Depuis 10 ans, cet enseignant applique la méthode des « réconciliations » qu’il a inventée dans son établissement.
Un ensemble d’outils pour impliquer au maximum les parents « nés de notre sentiment de frustration, en tant qu’enseignants, parce que nous n’y parvenons pas. Ils (les étudiants) ne veulent faire aucun effort, ils sont paresseux, ils manquent de confiance en eux », constate ce professeur d’économie. SMS hebdomadaires, appels et suivi sans faille en cas d’absence ou de manquements à la discipline, Jérémie Fontanieu ne lâche aucun de ses élèves. Alors que la nuit tombe sur Drancy, il tapote des messages à destination des familles des jeunes collés un peu plus tôt : « Bonsoir Madame, Adrian était avec moi cet après-midi et a fait une sérieuse révision. Merci ; On se reverra demain ! Votre serviteur.” « Si la mère ne m’avait pas soutenu, l’élève ne serait pas venue. Il aurait séché. Alors j’envoie un petit SMS”, explique-t-il.
Dans le documentaire « Le monde leur appartient », sorti en salles le 20 mars, cet enseignant retrace une année scolaire avec ses 27 élèves de terminale, qui ont participé activement à la réalisation de ce long-métrage. Des difficultés des premières semaines, aux premières réussites, en passant par les doutes des meilleurs éléments de la classe, le film revient dans les coulisses d’une méthode désormais répliquée par 200 enseignants ailleurs en France, de l’élémentaire à la terminale.
« Du coup, ils ont tous passé le baccalauréat, se réjouit Cathy, la maman de Kilan, l’un des protagonistes du documentaire, wow, une grande fierté pour tous les parents ! »
