Pourra-t-on consommer de l’hydrogène vert produit en Dordogne en 2026 ? – .

Pourra-t-on consommer de l’hydrogène vert produit en Dordogne en 2026 ? – .
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R.va-t-on bientôt passer à l’hydrogène vert et local ? Ceci est assuré par Valeco, une entreprise montpelliéraine (filiale de l’allemand EnBW) spécialisée dans les énergies renouvelables, et Equans, filiale de Bouygues, axée notamment sur l’hydrogène. Les deux entités ont signé, mercredi 31 janvier, un accord de partenariat pour l’installation d’une unité de production d’hydrogène par électrolyse (1) en Dordogne d’ici 2026.

Connecter directement une installation solaire à une unité de production d’hydrogène serait une première en Périgord – « et à ma connaissance en France » – note Caroline Mazzoleni, directrice de l’activité hydrogène d’Equans France.

Equans et Valeco, qui promeuvent les « énergies décarbonées », ambitionnent de vendre leur production localement via plusieurs canaux : des pompes installées à proximité de l’autoroute, dans le secteur de Périgueux, aux collectivités ou encore aux entreprises et industriels du département. « Nous sommes dans un projet de territoire », défend Caroline Mazzoleni.

10 emplois locaux

Le projet des deux sociétés semble abouti : un investissement de 10 millions d’euros pour chacune des parties, un parc solaire de 8,8 MWc (mégawatt-crête) qui alimentera une unité de production d’hydrogène d’une capacité approchant les 2 tonnes par jour (le réservoir plein d’un poids lourd avale 10 à 30 kilos)… Selon leurs projections, dix emplois seraient créés à l’usine, sans compter le travail que représentera l’année de construction pour construire le chantier.

Un terrain “entre Bergerac et Creysse” a déjà été identifié, il ne manque plus que les autorisations légales, notamment pour le volet solaire, géré par Valeco, qui a pris un peu d’avance, explique Daniel Vojdani, directeur du activité hydrogène de la société héraultaise. Et selon lui, l’accueil local est bon.

Equans travaille également avec le Conseil départemental depuis que l’entreprise a remporté un appel à manifestation d’intérêt pour développer l’hydrogène dans la région, en 2022, même si la collectivité déclare ne pas connaître les détails de ce projet. L’énergéticien revendique également le soutien de la Chambre d’agriculture et de la Coopérative d’utilisation du matériel agricole (Cuma) de Dordogne.

Qualité agronomique de la parcelle

La promesse est-elle trop belle ? Localement, l’affaire n’est en tout cas pas aussi bien avancée que l’annoncent les compagnies. Concernant l’hydrogène, Frédéric Delmarès, maire de Creysse et président de la communauté urbaine de Bergerac (CAB), n’en a pas entendu parler. Il a en revanche vu un projet solaire qui pourrait être installé entre Intermarché et Tridôme, au lieu-dit Les Gilets, à proximité de la N 21 et de la D 660. « J’ai dit au préfet qu’il avait mis ici des panneaux solaires pour moi, Je vais les enlever moi-même», assure-t-il.

Soutenu par Valeco, ce projet solaire est probablement celui auquel l’entreprise espère rattacher une unité à hydrogène. En avril 2023, la Mission régionale de l’environnement (MRAe) Nouvelle-Aquitaine a émis un avis pour le moins mitigé sur l’étude d’impact de la centrale des « Trois Vallées », du nom du centre commercial attenant.

“Tu les fais sortir par la porte, ils rentrent par la fenêtre, c’est un peu pénible”

Principal écueil : la qualité agronomique de la parcelle de 9,3 ha ciblée. « L’Écossais [NDLR : schéma de cohérence territoriale] envisage de redonner au territoire une vocation agricole au service du projet alimentaire régional du Grand Bergeracois », écrit le MRAe, faisant état des avis défavorables de l’ensemble des autorités locales. « La situation naturelle du site présente de forts enjeux écologiques en termes d’espèces, d’habitats humides et de biodiversité », ajoute l’organisme, qui rappelle qu’il est recommandé de « privilégier les zones déjà artificialisées ».

“Ils forcent”

Christian Bordenave, conseiller chargé de l’urbanisme à la mairie de Bergerac, le confirme. Il tacle Valeco : « Ils forcent, tu les fais sortir par la porte, ils rentrent par la fenêtre, c’est un peu pénible. »

Si les avis locaux sont défavorables, la préfecture prend la décision. Et malgré ces premiers retours, l’entreprise a choisi de poursuivre la démarche, selon l’élu de Bergerac, qui assure que le dossier est en cours d’instruction auprès de la Direction départementale des territoires (DDT). “On ne sait jamais, l’Etat peut leur donner un avis favorable…” Toutefois, la préfecture assure de son côté que la DDT et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) n’ont à ce jour aucun dossier déposé pour ce projet. .

(1) Cette technique consiste à séparer puis récupérer l’hydrogène contenu dans l’eau à l’aide d’un courant électrique. C’est la méthode considérée aujourd’hui comme la plus « propre », à condition qu’elle soit réalisée avec de l’électricité « verte ».

 
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