« concentration notable de certains métaux », « responsabilité environnementale », ce qu’il faut retenir des derniers rapports

« concentration notable de certains métaux », « responsabilité environnementale », ce qu’il faut retenir des derniers rapports
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l’essentiel
Les informations sur les conséquences du long incendie du site de stockage de batteries de la Sopave (Snam), à Viviez, n’ont pas encore livré tous leurs secrets.

Lors du long incendie du site de stockage de la Sopave (Snam) à Viviez, débuté le 17 février 2024, plus de 1 000 mesures ont été réalisées pour évaluer les risques sanitaires et environnementaux. Depuis, les communications de documents se font plus rares, malgré plusieurs plaintes déposées pour « faire la lumière sur ce qui s’est passé ». Mardi soir, la préfecture a publié de nouveaux bilans. Que faut-il retenir ?

« Concentration notable de certains métaux dissous »

Daté du 21 mars, le rapport complémentaire de l’Apave (spécialiste de la gestion des risques) réalisé pour le compte de la Sopave (Snam) présente de nouvelles analyses d’échantillons de sols, d’eaux superficielles, souterraines et végétales (réalisées les 20 et 23 février). Bien que le document soit technique et volumineux (près de 300 pages), sa lecture est éclairante.

Ainsi, afin de mesurer la pollution des sols, six échantillons ont été prélevés à la tarière manuelle. Leur analyse révèle plusieurs anomalies significatives mais, selon l’Apave, ces résultats “ne mettent pas en évidence de lien entre la teneur en substances retrouvées dans le sol et les éventuelles retombées de fumées liées à la catastrophe”.

Un raisonnement que l’on retrouve concernant les eaux de surface. Deux prélèvements ont été réalisés dans des bassins de rétention des eaux d’extinction et deux autres dans le Riou Mort, en amont et en aval du point de confluence avec l’Enne. Et là aussi, si les résultats mettent en évidence des concentrations de métaux lourds (zinc), selon le rapport celles-ci « ne semblent pas imputables au désastre survenu sur le site mais au fond géochimique de la zone d’étude ». Au niveau des eaux souterraines, les résultats d’analyse d’échantillons prélevés sur trois piézomètres (outils de surveillance des nappes phréatiques) indiquent de même la présence « en concentrations notables de certains métaux dissous » (cadmium, cobalt, lithium et manganèse). ), composés entrant dans la composition des batteries présentes sur le site. Mais selon le rapport, ces anomalies, constatées également hydrauliquement en amont du bâtiment incendié, ne permettent pas d’établir un lien direct avec la catastrophe. « Les concentrations notables de métaux lourds sont potentiellement imputables au contexte géochimique local. »

Pour les végétaux (feuillage d’un arbuste et plants de pissenlit), pour lesquels le rapport constate la difficulté de trouver des échantillons représentatifs pendant la période hivernale, le document souligne, dans le même état d’esprit, que « pour les substances analysées dans les végétaux et ayant valeurs indicatives de référence (cadmium et plomb), ces dernières ne sont pas respectées pour l’échantillon de pissenlit”, et “les dioxines et furanes présentent des taux supérieurs au seuil pris comme référence pour les denrées destinées à l’alimentation animale”. Le rapport décline toutefois tout lien avec la catastrophe, « car nous n’observons aucune anomalie en dioxines et furanes dans les couches superficielles du sol, ni dans l’air et dans les échantillons de suie provenant des lingettes ».

Ainsi, malgré de nombreux signes avant-coureurs, le rapport conclut à l’absence d’impact environnemental et sanitaire de l’incendie, et pointe la responsabilité du « passif environnemental de l’ensemble de la zone d’étude (bassin minier de Decazeville) » voire des « perturbations géochimiques locales ». arrière-plan”. Le rapport Apave recommande toujours une seconde campagne d’investigation concernant les eaux souterraines, mais aussi les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine et animale.

Un plan de surveillance sanitaire et environnementale post-accidentelle

Au-delà de ce volumineux rapport, et après plusieurs échanges entre les services de l’Etat et l’exploitant, un plan de suivi sanitaire et environnemental post-accidentel vient d’être finalisé pour le site de Sopave au lieu-dit « Le Crouzet ». La préfecture de l’Aveyron vient de le communiquer.

Le plan concerne les eaux de surface et prévoit notamment une deuxième campagne d’échantillonnage au cours du deuxième trimestre et un échantillonnage des sédiments au cours de l’hiver ; eaux souterraines en cas d’infiltration d’eaux d’extinction provenant des bassins de confinement ; mais aussi les sols et les végétaux avec une nouvelle campagne de prélèvements prévue au deuxième trimestre, les produits animaux dans l’hypothèse d’une contamination tertiaire et à la demande des riverains et enfin l’air extérieur.

Directement touché par les effets de l’incendie, l’air extérieur fera l’objet d’une surveillance renforcée, notamment via le réseau Atmo Occitanie pendant six mois avec un suivi de la qualité de l’air à Aubin, Viviez et Decazeville. ; la mise en place d’une surveillance mensuelle dans les secteurs d’Aubin, Montbazens et Crouzet concernant les hydrocarbures aromatiques polycycliques et les dioxines dans les retombées de poussières atmosphériques ; la poursuite des mesures de métaux traceurs et enfin le suivi des métaux dans les particules inhalables (PM10) à Crouzet.

Nouvelles analyses

Enfin, toujours selon les services de la préfecture de l’Aveyron, de nouveaux résultats d’analyses devraient prochainement être communiqués et notamment les résultats du suivi de la qualité de l’air par Atmo, sur la base d’échantillons couvrant la période du 5 au 20 février, au plus près de l’incendie. En attendant, les dernières recommandations de l’agence régionale de santé restent en vigueur sur le territoire.

 
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