Quand Macron décore le cacique Raoni, icône mondiale de la défense de l’Amazonie

Quand Macron décore le cacique Raoni, icône mondiale de la défense de l’Amazonie
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Ils sont comme deux vieux amis heureux de se retrouver, sans cravates, en manches de chemise, se prenant souvent par la main, marchant, dans l’humidité de cette fin d’après-midi de mardi, dans la luxuriante forêt amazonienne de l’île. de Compu, en face de la ville de Belém, d’où ils sont arrivés en pirogue à moteur. Emmanuel Macron et son hôte, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, s’arrêtent devant un arbre large comme un hall d’immeuble : un Sumauma, une espèce ancienne dont les couronnes peuvent atteindre 90 m de hauteur, totem des peuples indigènes que les deux amis contempler, tour à tour pensif et riant, mitraillé par les photographes.

Ils viennent de signer à Belém, en ouverture de la visite d’Etat de trois jours de Macron au Brésil, un programme d’investissement vert d’un milliard d’euros pour l’Amazonie : des retrouvailles sous le sceau de la biodiversité et de la transition énergétique. La suite du voyage, le premier d’un président français depuis onze ans, sera consacrée, de Rio à Brasilia en passant par Sao Paulo, à la défense, au commerce et aux crises qui secouent la planète.

Mais ce soir, l’ambiance est chaleureuse et détendue. Macron est venu remettre la Légion d’honneur à l’ancien dirigeant Raoni Metuktire, icône mondiale de la défense de la forêt primaire amazonienne et des peuples autochtones. Le Cacique du peuple Kayapo, le « peuple de l’eau », à la coiffe de plumes colorées et à la fameuse plaque à lèvres, nonagénaire vif et impressionnant, attend stoïquement le duo présidentiel, assis depuis deux bonnes heures sur une chaise de l’estrade en bois. debout, flanqué d’autres chefs amérindiens aux tatouages ​​impressionnants. Tout autour, dans la moiteur tropicale, slalomant sur les passerelles en bois posées sur le sol boueux, des serveurs distribuent des boissons fraîches et des cocktails sans alcool aux responsables et journalistes français et brésiliens.

“Vos gens de l’eau ont eu la chance d’avoir un chef fougueux.”

Finalement les deux hommes arrivent. Câlins francs, sourires radieux, Raoni est célébré. Pendant que Lula est assis dans un fauteuil rustique, emprunte son appareil photo à son photographe officiel pour le pointer vers la tribune de la presse, Emmanuel Macron se lance dans un discours, avant de s’interrompre à cause d’un fort effet de feedback, réclame un autre micro sous l’oeil d’un Lula hilarant. . Il comprend, satisfait : « ça fera la recette ». Se lance dans des excuses pour le cacique, passant de « vous » à « vous ». « Vous êtes venu en France, je me suis engagé à venir dans votre forêt, Source de tant de désir. » Après avoir salué son « combat infatigable », il prend le public à témoin : « chaque fois que je le revois, comme les grands chanteurs, il est encore plus en forme, il continue le combat ». Dans la forêt plongée dans la nuit tropicale, soudain, survient un hommage inattendu du président à Nicolas Hulot, son ancien ministre de l’Environnement, qui “a contribué à mener ce combat en France”, faisant écho à la cause amérindienne.

Puis il appelle son aide de camp, qui lui apporte la décoration. Emmanuel Macron l’épingle sur la poitrine du destinataire : « vos gens de l’eau ont eu la chance d’avoir un leader au tempérament de feu ». Les deux hommes s’enlacent, Lula photographie sous tous les angles, tout en s’essuyant régulièrement le front. Raoni parle, dans sa langue Kaypo, traduite en portugais. «Je suis vraiment heureuse d’être avec toi, il y a quelques jours j’étais très triste car j’ai perdu ma petite-fille. Nous devons poursuivre notre travail, car la paix et la survie des générations futures en dépendent. Je suis très inquiet que l’homme blanc continue de détruire la nature. Il demande aux deux présidents de poursuivre le processus de restitution des « terres indigènes » aux peuples indigènes – stoppé sous la présidence du populiste Bolsonaro, qui qualifiait Raoni d’« agent étranger » – d’arrêter les ravages de la déforestation et l’avancée des récoltes excessives ( soja).

Lui qui « considère Lula comme son frère, et Macron comme son fils », les interpelle tous deux. “Macron, Lula, tonne-t-il, je voudrais présenter ma candidature au prix Nobel de la paix et compter sur votre soutien.” «Je peux vous dire, camarade Raoni, qu’il n’y a personne sur la planète Terre qui mérite plus que vous de remporter ce prix», encourage d’emblée le président brésilien, revenu au pouvoir en 2022.

 
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