Vincent Martin était « une bonne personne »

Vincent Martin était « une bonne personne »
Vincent Martin était « une bonne personne »

“Il aurait eu 36 ans en août.” Cet ami proche de Vincent Martin n’en revient toujours pas. Agé de 35 ans, il a été tué samedi 16 mars 2024, après une soirée, dans un appartement de la rue Maurice-Bigot, à Lorient. Originaire de Lorient, Vincent Martin est orphelin à l’âge de 15 ans. Après le décès de son père et de sa mère, il est recueilli et éduqué par sa grand-mère. « Nous étions ensemble à la fac à ce moment-là », se souvient un autre ami de la victime. La disparition de sa mère l’a beaucoup affecté. « Il était un peu perdu, il a très mal pris la mort de sa mère. Il était très proche de ses cousins, il était le seul homme de la famille. C’est sa grand-mère qui s’occupait de lui », poursuit son ami. Elle a, comme lui, préféré rester anonyme pour évoquer ses souvenirs de Vincent Martin.

« Quand on lit les articles, on a l’impression que c’était un clochard qui se droguait, mais ce n’est pas du tout ça », insiste-t-elle. C’était une personne propre à son égard. Il avait sa maison, il avait tout, il vivait bien avant tout ça. Attiré par l’Armée, Vincent Martin décide de s’engager. Son rêve va vite se transformer en cauchemar après une mission au Mali. « Il ne supportait pas de voir certaines choses. Vincent n’était vraiment pas une mauvaise personne. Voir ces horreurs, il ne pouvait pas… Depuis son retour, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Il était sous l’effet de médicaments, il suivait un traitement, il n’était plus là.

Malgré un mariage et la naissance de ses deux filles, Vincent Martin n’arrive pas à se remettre sur pied. Un divorce s’ensuit. « Il ne voyait plus ses filles, c’est ce qui l’a le plus marqué », confie son ami. Son ami d’enfance confirme : « Après l’armée et la séparation, ce n’était plus pareil. Cela a commencé à se tordre de plus en plus. Le Lorientais, sans logement fixe depuis sa séparation, avait trouvé refuge chez un ami, « son colocataire ». “Mais dernièrement, les choses vont mieux, il a eu le droit de les revoir”, assure son ami.

Deux groupes d’amis, les bons et les mauvais

« Il avait deux groupes d’amis. L’un qui l’a tiré vers le haut, l’autre qui l’a tiré vers le bas. Mais je ne pense pas qu’il en soit conscient. Elle se souvient que certaines personnes l’ont poussée à s’enrôler, tandis que d’autres voulaient l’en dissuader. Elle décrit elle-même leurs soirées d’avant, il y a plus de dix ans. « C’étaient des soirées pêche, des soirées barbecue, entre amis. Il n’y avait pas de drogue, parfois d’alcool, mais il n’y avait pas de méchanceté. » Son ami ajoute : « Il adorait sortir. Il aimait être entouré. Vincent était gentil et très drôle. Je n’ai pas eu beaucoup de nouvelles depuis trois ou quatre ans. Il avait changé les gens. Il s’est éloigné petit à petit. »

Tous deux décrivent et garderont en tête un homme « généreux », « une bonne personne », mais « influençable ». « Il s’est juste retrouvé pris dans des situations avec de mauvaises personnes. « C’est ce qui s’est passé la nuit où il a été tué », suppose son amie.

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