Une tension est palpable entre les élus du conseil municipal de Saint-Antoine-de-Tilly. Résultat : à chaque séance publique, les citoyens présents assistent à des confrontations verbales entre élus sur les points à l’ordre du jour.
La séance du 12 mars n’a pas été différente des autres. Les conseillères Myriam Lambert-Dumas et Valérie Caron ont remis en question diverses décisions prises par le conseil, plaidant un manque d’information.
Ce qu’il faut dire, c’est que depuis octobre, ils sont exclus des réunions de travail préparatoires aux assemblées publiques. Cependant, ils estiment qu’en n’assistant pas à ces séances, ils n’ont pas la possibilité de lire l’information et de poser les questions qu’ils jugent nécessaires pour prendre une décision éclairée.
« Nous ne pouvons plus nous sentir intègres lorsque nous votons, car notre rôle nous oblige à participer à l’élaboration des grandes orientations. En étant exclus, nous ne le faisons pas. Nous n’avons pas pu participer au processus budgétaire, au plan d’investissement triennal ou aux impôts. […] Ne pouvant participer à l’élaboration des orientations, on n’en comprend pas la logique et ça devient difficile de l’appuyer», a résumé Valérie Caron.
Ils affirment également ne pas avoir reçu les documents préparatoires de la session dans les délais prévus par la loi.
Le résultat est que lors de l’assemblée, ils voteront contre plusieurs décisions et poseront plusieurs questions à leurs collègues ainsi qu’au maire. Un exercice qui semble irritant pour certains, comme le montre un échange survenu lors de la rencontre.
De son côté, le maire Richard Bellemare a préféré ne pas commenter puisque les raisons qui ont mené à l’exclusion des conseillers sont de nature confidentielle. Il veille toutefois à ce que les conseillers reçoivent les documents transmis à leurs collègues.
De l’autre côté de la salle, les citoyens semblent de plus en plus irrités par ce qu’ils voient à chaque séance.
« Cela fait plusieurs mois que je participe aux séances et je constate depuis plusieurs mois que vous ne travaillez pas en équipe. Nous vous avons élu pour que vous puissiez travailler ensemble au bien de la municipalité et à l’avancement des dossiers. Cela fait plusieurs mois que je vous pose la question, qu’allez-vous faire pour améliorer le climat au conseil municipal ? a demandé Denis Paquet lors de la réunion du 12 mars.
« Si nous pouvions procéder différemment, nous le ferions certainement. Malheureusement, la situation interne est complexe. Je voudrais vous donner plus de détails, mais je suis tenu au secret. […] Est-ce que je cherche des solutions ? La réponse est oui, mais pour le moment, je ne peux pas aller plus loin », a répondu le maire Richard Bellemare.
«J’ai senti lors des dernières séances qu’on manquait peut-être certains documents […] les documents n’ont pas été remis à temps. Je trouve important d’être rigoureux. Aujourd’hui, j’ai constaté une amélioration et je tiens à vous féliciter. On continue d’être rigoureux parce que dans un conseil, si on n’a pas de rigueur, vous savez ça, ça peut mal se passer», a ajouté un autre citoyen.
