à 5,5% du PIB, l’Insee confirme que les comptes vont déraper en 2023 – Libération

à 5,5% du PIB, l’Insee confirme que les comptes vont déraper en 2023 – Libération
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Ce mardi 26 mars, l’Insee publie les chiffres officiels du déficit public de la France pour l’année 2023. Le gouvernement espérait le maintenir à 4,9% du produit intérieur brut.

La douche froide est annoncée. Avec 5,5% du PIB, la France n’est pas parvenue à maintenir un déficit public en dessous de 5% en 2023. La direction du Trésor à Bercy avait prévenu le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire en février alors qu’il annulait déjà 10 milliards d’euros de crédits pour 2024, faute de croissance. L’engagement de réduire le déficit à 4,4 % du PIB en 2024, et sous la sacro-sainte barre européenne des 3 % d’ici 2027, devient de plus en plus hypothétique. Quant à la dette publique, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) la calcule à 110,6% du PIB soit 3 101,2 milliards d’euros.

Si le déficit est bien plus élevé que prévu en 2023, c’est parce que l’activité économique a nettement ralenti, et avec elle, les recettes fiscales. L’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu, la TVA ont tous rapporté moins que prévu. Au total, les revenus n’ont augmenté que de 2%, après 7,4% en 2022. Et comme 2024 ne s’annonce pas comme l’année de la reprise, cela ne va pas s’améliorer. Après une inspection surprise à Bercy le 21 mars, le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, le LR Jean-François Husson, a annoncé que la Direction générale du Trésor tablait en réalité sur un déficit public de 5,6% du PIB en 2023. , puis 5,7 % en 2024 et 5,9 % en 2025.

Bruno Le Maire refuse de « faire les poches des Français »

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, invité sur RTL ce mardi 26 mars, a immédiatement commenté le chiffre de l’Insee : «Ma détermination à revenir sous la barre des 3% du PIB en 2027 est intacte et complète», il a insisté. Il se répéta « opposé à toute augmentation d’impôts » En France. “On peut parfaitement faire des économies sur les dépenses publiques sans mettre les poches des Français.” Il s’est seulement montré ouvert à une augmentation de la contribution sur les revenus inframarginaux des entreprises énergétiques, gonflés ces dernières années par la hausse des prix de l’énergie. Le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, a réagi sur X (anciennement Twitter) pour justifier cela « une détérioration provoquée par le ralentissement économique de la toute fin 2023 et par des revenus inférieurs aux attentes, dans un contexte international incertain ».

Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a regretté le dérapage sur France Inter “important” Et “très, très rare” du déficit de la France. “Je ne suis plus surpris, cela fait quelques jours que nous calculons ce chiffre, mais c’est encore un dérapage d’exécution”a-t-il estimé.

Pour le gouvernement, un chiffre qui tombe au mauvais moment

Ce chiffre arrive au pire moment pour le gouvernement. Les 26 avril et 31 mai, les agences de notation Fitch, Moody’s et Standard & Poor’s doivent respectivement se prononcer sur la notation de la dette française et pourraient remettre en cause le « AA » attribué au pays depuis plusieurs années. Cancre européen en matière de réduction du déficit public, la France pourrait voir sa capacité à rembourser sa dette se réduire et donc avoir plus de difficultés à contracter de nouvelles dettes.

Par ailleurs, des milliards de coupes budgétaires pourraient coûter cher au gouvernement à l’approche des élections européennes de juin 2024. Distancé de plus de 10 points du Rassemblement national dans les sondages et gêné par la pierre de Glucksmann dans sa chaussure gauche, le parti Renaissance La liste de Valérie Hayer ne dépasse pas les 20% dans les enquêtes d’opinion.

A l’Assemblée ce mardi après-midi, les oppositions ont écrasé l’exécutif. « Vous avez menti aux Français »a lancé lors de la séance QAG le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, fustigeant le« Dépendance aux dépenses publiques » : “Votre seul projet sera de frapper les plus vulnérables plutôt que de remettre en cause le mode de vie de l’Etat.”

Alors qu’un débat sur l’orientation et la programmation des finances publiques a été annoncé ce mardi pour lundi 29 avril à l’Assemblée, les oppositions parlementaires réclament surtout le dépôt par le gouvernement d’un projet de loi de finances rectificative (PLFR). Le président (LFI) de la commission des finances, Eric Coquerel, souhaite que tous « modification budgétaire » passer “nécessairement” en examinant un PLFR. En face, le gouvernement a assuré qu’il «continuer sur cette voie de rigueur» pour combler le déficit budgétaire, a assuré Gabriel Attal. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a vivement répondu aux oppositions, assurant que le déficit public était inférieur à 3% pour les années 2017, 2018 et 2019. Que les oppositions exigeaient “dépenser plus” pendant la crise sanitaire, et maintenant le gouvernement se retrouve “seul”. Et le Maire de conclure : « Les dépenses publiques ont mille pères, l’économie publique est orpheline. »

Pour limiter les économies en matière d’assurance chômage et de dépenses de santé, certains, en macronie, reviennent à la charge de taxer les surprofits des entreprises et les revenus gigantesques. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide depuis plusieurs jours pour taxer “des bénéfices résultant d’une situation exceptionnelle” pour’« augmenter les recettes de l’État ».

Mise à jour : à 8 heures avec les déclarations de Bruno Le Maire sur RTL et le tweet de Thomas Cazenave

Mise à jour : à 8h55 avec les déclarations de Pierre Moscovici sur France Inter

Mise à jour : à 16h10 avec la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

 
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