« Sans distillation, nous mourrons au printemps. » Une délégation de vignerons en colère reçue par le préfet du Gard

« Sans distillation, nous mourrons au printemps. » Une délégation de vignerons en colère reçue par le préfet du Gard
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Les caves gardoises sont pleines et les vignerons réclament distillation et protection contre les importations.

La crise du monde agricole est toujours intense. « Nous sommes en grand danger et sans perspective », déplore Olivier Gaillaud, vigneron à Remoulins. Ce mardi matin, une délégation de huit viticulteurs a été reçue par le préfet du Gard, pour partager les difficultés auxquelles est confrontée l’ensemble de la filière. En dehors de toute affiliation syndicale, ceux qui se disent “la base” lui remet une lettre faisant le point sur la situation et énumérant quelques demandes urgentes et concrètes.

« Distiller pour gagner de la place et du cash »

Baisse des prix de vente, baisse des volumes vendus, augmentation des coûts de cave et répercussions économiques, normes contraignantes et certifications coûteuses, concurrence déloyale…« Il faut de toute urgence vider le vin qui est dans les caves. Le Languedoc produit 11,5 millions d’hectolitres par an, 5 ou 6 millions sont invendus »clame Freddy Paulet, vigneron à Moussac, qui ne voit qu’une solution : « Distiller pour faire de la place et du cash. Sinon c’est la faillite, nous mourrons au printemps.»

« Le préfet nous a dit qu’il allait tout faire pour faire avancer le dossier aux niveaux régional et national », poursuit Freddy Paulet. Pour Magali Saumade, présidente de la chambre d’agriculture qui a servi d’intermédiaire auprès des services de l’Etat pour permettre cette rencontre, « La réunion a permis d’échanger et de proposer des actions. Il faut continuer à travailler pour offrir des perspectives au monde du vin qui traverse une crise majeure. Il n’y a pas une solution mais des solutions. Nous devons donc travailler collectivement pour sortir l’agriculture de ce marasme.»

Magali Saumade : « Une crise majeure »

« Le prix de l’hectolitre des vins vendus a baissé […] de 50% entre 2021 et 2023″explique la lettre remise au préfet. « Quatre mois avant les vendanges, les caves sont encore pleines. 50 à 80% des volumes ne sont toujours pas commercialisés, en grande partie à cause de l’importation de vins étrangers. », poursuit la note. En effet, « chaque année, nous importons 7,7 millions d’hectolitres de vin qui n’ont pas les mêmes coûts de production et utilisons des produits phytosanitaires interdits ici »ne consternez pas les vignerons.

En conclusion de leur lettre, les vignerons esquissent un autre avenir. « Notre objectif est simplement de vivre de notre travail, pas de courir après les primes. Mais la situation réglementaire, concurrentielle et économique actuelle ne nous le permet pas.

Ils demandent donc à « créer un espace de dialogue avec les commerçants et les distributeurs, […] rencontrer tous les partenaires susceptibles de faciliter la gestion à court terme, […] trouver des solutions rapides pour résoudre le problème des volumes stockés, […] signaler à l’État les anomalies et dysfonctionnements de notre réglementation et la nécessité de renforcer les contrôles sur les produits importés.

En conclusion, les vignerons tirent la sonnette d’alarme : « La situation actuelle est dramatique, avec une immense détresse sociale et économique et des conséquences que nous craignons à court terme pour nos familles. »

 
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