« Nous dépasserons les 7 000 animaux collectés »

« Nous dépasserons les 7 000 animaux collectés »
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l’essentiel
Plus les chasseurs de sangliers en capturent, plus il y en a. Pour réguler l’espèce, l’État met en place de nouveaux outils. Dans le Lot, on craint de ne plus pouvoir faire face à cette prolifération très coûteuse pour les chasseurs.

Les sangliers prolifèrent dans le Lot et rien ne semble pouvoir arrêter cette invasion. Un constat qui n’est pas propre à notre département. L’État et la Fédération nationale de la chasse ont donc fixé de nouvelles mesures, certaines inédites, afin de réglementer l’espèce.

« Cette année, nous allons récolter un millier d’animaux de plus que l’an dernier, alors que déjà l’année précédente c’était 1 100 de plus qu’en 2022. Dans les années 1960, nous avons collecté une centaine de spécimens sur une saison de chasse. Là, nous allons dépasser les 7 000 animaux collectés», déplore le président de la Fédération de chasse du Lot, Michel Bouscary. A titre de comparaison, près de 800 000 sangliers sont abattus en France sur une année.

Des chiffres qui donnent le vertige mais surtout toute l’ampleur de cette prolifération de l’espèce… La faute, selon les chasseurs, c’est le changement climatique, mais pas seulement. « En moyenne, une portée compte 5 à 6 verrats. Avant, avec les hivers rigoureux, la moitié ou les 3/4 ne survivaient pas. Ces temps sont révolus. La nourriture est disponible à volonté, notamment dans le Lot où le débroussaillage et le reboisement offrent également aux sangliers des endroits où il est difficile de les débusquer », constate le président des chasseurs lotois.

En moyenne, une portée compte 5 à 6 porcelets.
DDM/JC Boyer. – @JCB

Une espèce envahissante donc, qui croise de plus en plus souvent le chemin des automobilistes ou qui s’invite dans les zones résidentielles ou les centres équestres au désespoir des Lotois… Quant à estimer leur nombre : c’est mission impossible, pour une raison très simple. “Contrairement à la plupart des autres animaux, on ne peut pas compter les sangliers dans les prairies ou les champs la nuit, car leurs yeux ne brillent pas au passage des projecteurs.”

Près de 560 000 € de dégâts indemnisés par les chasseurs lotois

Il existe cependant un indicateur efficace pour constater que ce gros gibier pullule : les dégâts qu’il provoque sur les cultures. « Nous constatons les dégâts causés aux récoltes, mais nous constatons également une augmentation des compensations versées aux agriculteurs. Il y a 5/6 ans, nous avons compensé ces pertes à hauteur de 180 000 € à 200 000 €, l’année dernière, près de 560 000 € de dégâts ont ainsi été indemnisés par la Fédération des Chasseurs de Lot, en partie financés par l’Etat. Mais les services de la fédération estiment l’enveloppe globale, tous services et tous moyens confondus, à 800 000 €. « .

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Dégâts du gibier : de nouvelles mesures pour réguler la prolifération des sangliers

Pour contenir cette explosion démographique de l’espèce, la préfecture a informé des nouvelles mesures prises par l’Etat. « Le piégeage des sangliers, par des piégeurs formés et agréés, initialement réservé aux zones périurbaines sous couvert de louveteaux, est désormais étendu par arrêté préfectoral du 20 mars 2024 à toutes les communes du département.
De même, le tir au sanglier en approche, à l’affût et exceptionnellement en chasse, sera possible avec autorisation individuelle du 1er avril au 31 mai.

La fédération a présenté un budget déficitaire de 400 000 €

« Ce n’est plus de la chasse. Où est le plaisir de chasser dans ces conditions, regrette Michel Bouscary. Les chasseurs font tout pour tenter de réguler l’espèce, ils répondent à l’obligation qui leur est imposée par l’État, mais nous sommes au bout des possibilités.

L’année dernière, la fédération des chasses du Lot a présenté un budget déficitaire de 400 000 €, principalement en raison des compensations financières à verser pour les dégâts causés par le gros gibier sur les zones agricoles. « Les permis de chasse, environ 100 €/an par chasseur, constituent notre seul revenu. Nous avons demandé à nos chasseurs de mettre un peu plus dans leur portefeuille, mais ce système de compensation n’est plus viable », admet le représentant des chasseurs.

L’État a donc prévu une enveloppe de 60 millions d’euros sur 3 ans pour soutenir le financement des indemnisations assurées par les Fédérations de chasseurs, à une condition : que la réduction des zones de dégâts soit effective de 30 %.

Un objectif inaccessible dans le Lot, où le nombre de chasseurs diminue d’année en année. 150 autres d’entre eux auront raccroché les armes en 2023…

L’assemblée générale de la Fédération de Chasse du Lot se tiendra le vendredi 19 avril, à 18h30, au Foyer Valentré à Cahors.
 
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