« Notre voyage au Japon a rapporté plus que ce qu’il a coûté ! » – .

« Notre voyage au Japon a rapporté plus que ce qu’il a coûté ! » – .
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Le président du Département a récemment passé plusieurs jours au Pays du Soleil Levant et a bénéficié de « très bons échanges », assure-t-il.

Vous revenez récemment d’un voyage officiel au Japon, avec Christine Presnes, élue chargée de la culture, et deux membres de votre cabinet. Pourquoi était-ce important d’y aller ?

Notre département est jumelé avec la préfecture de Hyogo depuis plus de 20 ans (1). Nous avons toujours entretenu ce partenariat, né autour de la mémoire de l’entomologiste aveyronnais Jean-Henri Fabre – décédé en 1915 – pour lequel les Japonais vouent une réelle admiration. Et entre cette région connue pour le bœuf de Kobe et notre département célèbre pour sa race Aubrac, on ne pouvait qu’être d’accord !

Bien avant de devenir président du Département, j’ai toujours mis un point d’honneur à entretenir ces échanges, d’autant plus que Hyogo a des bureaux détachés à Paris. Plusieurs de ses représentants sont déjà venus découvrir l’Aveyron et je me suis promis de faire de même dès que l’occasion se présenterait. Le vernissage d’une exposition sur Pierre Soulages au musée de Kobé s’est bien déroulé.

Durant votre semaine sur place, outre le côté culturel, vous avez visité plusieurs entreprises artisanales. Qu’étais-tu en train de chercher?

Nous voulions rendre chaque instant utile et voir autant de choses que possible. L’exposition sur Soulages m’a surtout permis de rencontrer mon homologue, d’échanger sur nos manières de gouverner car nous avons le même âge et avons été élus à la même époque. Il y avait donc une affinité naturelle.

Par exemple, nous avons pu parler de l’Exposition universelle d’Osaka en 2025. Et nous pourrions, pourquoi pas, y imaginer une délégation aveyronnaise pour représenter nos labels, nos artisans… Car lors de ce voyage, nous avons pu visiter comment les Japonais partagent avec nous un attachement très fort au savoir-faire et pas seulement d’un point de vue business. Cela me rassure dans l’idée que ce que l’on réalise avec le label « Made in Aveyron » est une très bonne chose. Et cela reste encore à développer.

« Micropolis a besoin d’un rafraîchissement »

L’un des moments forts de votre semaine a également été la visite du Muséum d’histoire naturelle de la Région. Vous aviez envie de piocher des idées pour Micropolis, dont on dit souvent qu’elle cherche un second souffle… En effet, Micropolis a besoin d’un rafraîchissement, d’un nouvel élan. Et leur musée, semblable, a dix ans d’avance sur nous.

Pas dans les expositions, car beaucoup d’animaux empaillés sont présentés dans des vitrines et je ne pense pas que ce soit ce que recherche le public français aujourd’hui. Mais là où ils sont en avance, c’est que leur musée s’appuie sur un centre de recherche sur la biodiversité et le développement durable, composé de chercheurs, d’enseignants et d’universitaires. Et cette dimension scientifique est pour nous un grand axe de développement.

«Le modèle de nos Ehpad est à revoir»

Vous avez également visité plusieurs établissements pour personnes âgées. À plusieurs reprises, vous avez évoqué en Aveyron que le modèle français, basé sur les Ehpad, était « à revoir, à réinventer ». Vous êtes revenu du Japon avec des idées à développer ?

Le pays a les mêmes soucis que l’Aveyron : une natalité très faible et une population particulièrement vieillissante. De plus, leur espérance de vie est meilleure qu’ici, donc prendre soin des personnes âgées est un véritable enjeu. Ce qui m’a frappé lors de la visite de cet établissement, c’est les progrès qu’ils ont réalisés sur nous par rapport à la robotisation des tâches les plus difficiles et ingrates pour le personnel.

Je ne sais pas si c’est la solution mais en tout cas, c’est très intéressant de voir cela, surtout à l’heure où l’on sait que les métiers d’aide aux personnes âgées souffrent d’attractivité. Là, les robots fournissent de nombreuses aides aux employés, depuis le lavage des résidents jusqu’à la surveillance en temps réel de la fréquence cardiaque, des taux de diabète, etc.

Quoi qu’il en soit, je maintiens ma position. Le modèle de nos maisons de retraite est à revoir car nos attentes en vieillissant ne seront pas cohérentes avec ce que nous proposons aujourd’hui. Et chaque fois que je voyage à l’étranger, j’irai voir des mannequins étrangers. Parce que cela ouvre des perspectives de réflexion très importantes.

“Je n’ai même pas essayé le bœuf de Kobé parce qu’il est très cher.”

Selon vous, cette mission a donc apporté plus que coûté à la communauté, comme certains l’ont critiqué ?

Nous avons été particulièrement attentifs aux dépenses : nous avons réservé un vol en classe économique le plus tôt possible pour bénéficier des meilleurs prix, nous avons choisi des hôtels au confort milieu de gamme pour l’hébergement, le département de Hyogo avait mis à disposition ses véhicules pour nous accompagner… Et pour raconter c’est vrai, je n’ai même pas goûté le bœuf de Kobe, car il est très cher.

Et je n’ai aucun problème à être transparent sur le coût de ce voyage, puisqu’il fait partie du budget de notre mission de coopération internationale. Pour cela, nous avons voté en assemblée une ligne de 15 000 € pour couvrir nos dépenses. Et nous serons bien en dessous… Ce qui est sûr, c’est que ce voyage nous a apporté bien plus qu’il ne nous a coûté.

Les salons dédiés à la culture japonaise se multiplient en France et connaissent un grand succès. Peut-on imaginer cela dans le département dans les années à venir ?

Pourquoi pas. Cela présenterait un réel intérêt et je pense que la relation institutionnelle que nous entretenons avec ce type d’échange nous ouvrira de nombreuses perspectives.

(1) Au Japon, les préfectures sont l’équivalent des départements. Hyogo est située au sud-ouest du pays et compte plus de cinq millions d’habitants. La capitale est la ville de Kobe, 1,5 million d’habitants, célèbre notamment pour son bœuf et située près d’Osaka.
 
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