En Guyane, les élus réclament un statut d’autonomie propre à leur territoire

En Guyane, les élus réclament un statut d’autonomie propre à leur territoire
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Dans le plus pur style hollywoodien, une pancarte « Mo kontan to Cayenne » (« Je t’aime Cayenne ») a été installée sur les hauteurs de la ville. À Cayenne, en Guyane, le 23 mars 2023. LUDOVIC MARIN / AFP

Depuis plusieurs jours, Gabriel Serville ne s’emporte pas. Le président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), a le sentiment d’un « Deux poids, deux mesures » entre la Guyane et la Corse. Le 12 mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et les élus de l’Île de Beauté se sont mis d’accord sur un texte constitutionnel qui « prévoit la reconnaissance d’un statut d’autonomie pour la Corse au sein de la République, qui prend en compte ses intérêts propres ».

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Or, en Guyane, dès janvier 2020, les élus réunis en congrès ont voté une proposition d’autonomie dans le cadre d’un statut spécifique, dit “sui generis”. Quatre ans plus tard, après trois autres congrès et vingt-six réunions du comité directeur local, il n’y a toujours pas eu de discussion avec Paris sur un texte visant à inscrire le nouveau statut dans la constitution.

“Pour la Corse, qui est à 160 kilomètres de la France, on me parle de particularité culturelle, d’insularité”, constate Gabriel Serville. ” La Guyane, qui est à 7 000 kilomètres, et qui a ses propres vérités, mérite cent fois plus d’être prise pour ce qu’elle est, mais on essaie de nous tromper. », fustige le président du CTG.

« Une absurdité »

En gestation depuis le projet avorté de « statut spécial » du député guyanais Justin Catayée en 1959, le débat sur l’évolution statutaire refait surface à la fin des années 1990, dans un territoire en pleine expansion démographique, grand comme l’Autriche, en proie à un chômage élevé et à un chômage limité. par le cadre départemental. En 2010, 69,8 % des électeurs ont rejeté le projet d’autonomie porté par la majorité des élus, dans le cadre de l’article 74.

Le débat a été relancé lors de la mobilisation populaire de 2017, qui a duré près de trois semaines. L’évolution statutaire du territoire est alors inscrite dans « l’accord Guyane », signé avec le gouvernement à la fin du mouvement social. Élu au CTG en juin 2021, à la tête d’une coalition ancrée à gauche, Gabriel Serville a fait du développement institutionnel une priorité.

Emmanuel Macron devrait dire aux élus guyanais, qu’il compte rencontrer lundi 25 mars à Cayenne, qu’il reste ouvert à un statut adapté pour la Guyane, convaincu que l’adaptation à la norme nationale n’est pas allée assez loin. Les évolutions institutionnelles dans les départements d’outre-mer font l’objet d’une autre mission permanente. Mais l’exécutif estime que les délibérations du congrès local ne constituent pas encore un projet susceptible d’être resoumis à la population.

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