Emmanuel Macron se rend en Guyane et après la Corse, l’autonomie joue les invités surprises

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SAMEER AL-DOUMY / AFP Après la Corse, l’autonomie invitée surprise du voyage de Macron en Guyane (photo d’illustration, prise à Bruxelles le 21 mars 2024)

SAMEER AL-DOUMY / AFP

Après la Corse, l’autonomie invitée surprise du voyage de Macron en Guyane (photo d’illustration, prise à Bruxelles le 21 mars 2024)

POLITIQUE – Pourquoi eux et pas nous ? C’est en substance cette question des élus guyanais à laquelle devra répondre le président de la République Emmanuel Macron entre lundi 25 et mardi 26 mars, en marge de son déplacement en Guyane. Car l’accord trouvé sur l’autonomie de la Corse a mis de l’huile sur le feu au sein de la communauté où un développement institutionnel était réclamé depuis plusieurs années.

Mardi 27 février, invité du journal du soir de Guyane La 1re, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) Gabriel Serville déclare “extrêmement en colère”. En cause : une déclaration de Gérald Darmanin dans laquelle le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer s’est montré particulièrement optimiste quant à une éventuelle réforme du statut de la Corse.

L’élu, membre du groupe RDA à l’Assemblée nationale avant son élection à la tête de la CTG, est agacé de voir avancer le dossier corse alors que pour « Depuis des décennies, la classe politique, tous partis confondus, se bat pour que la Guyane bénéficie d’un statut sur mesure.» Dans les jours qui suivent, le ministre de l’Intérieur annonce qu’un accord «vers l’autonomie» a été retrouvée auprès des élus de l’Île de Beauté. Il ne manque désormais que le feu vert de l’Assemblée de Corse avant qu’Emmanuel Macron ne lance une réforme constitutionnelle. La Bretagne en profite pour s’emparer du ballon. En Guyane, une différence de traitement est dénoncée.

« Deux poids, deux mesures »

« Ce que demande la Corse, c’est exactement ce que demandait la Guyane : avoir une entrée dans la Constitution pour avoir un statut particulier »s’insurge Davy Rimane, député RDA et président de la délégation Outre-mer de l’Assemblée sur la Guyane La 1ère après le dîner de travail fin février entre l’Intérieur et les représentants corses.

Les élus guyanais soulignent l’unanimité de leurs positions ainsi que les nombreux (fructueux) débats sur ce thème : 25 comités directeurs, 3 Congrès, une dizaine de résolutions adoptées au niveau local… Dans ce contexte, la nomination en janvier dernier par la Présidence de la République de deux experts chargés d’étudier les pistes d’évolution statutaire pour tous les territoires d’outre-mer, ça va mal », alors que nous, élus guyanais, validons un principe depuis des années déjà »fustige Davy Rimane.

“Des experts pour nous, mais pas d’experts pour la Corse (…) il y a deux poids, deux mesures sur le même sujet”, il croit. Le 5 mars, dans une interview avec Matin CorseGabriel Serville ajoute : « Ce ne sont pas les mesures annoncées à la fin du dîner que j’ai vécues comme une insulte, mais plutôt l’attitude du gouvernement puisque nous exprimons nos propres revendications depuis trop longtemps. (…) On a le sentiment que ces paroles ne sont pas entendues. »

Menace de boycotter la visite faute de précisions

Le président de la CTG a donc durci le ton : fin février, il a exigé que le président de la République “annonce très clairement son intention” faire pour la Guyane ce qui a été fait pour la Corse. La revendication a même été consignée par écrit le 16 mars lors d’une réunion avec les parlementaires et l’association des maires de Guyane. Sinon, «Je me réserve le droit de participer à cette visite officielle» ajoute Gabriel Serville.

La menace a-t-elle été entendue lors du sommet ? L’Élysée assure que le sujet fait partie des “axes” du déplacement présidentiel et que « le Président aura à cœur de prendre le temps et d’échanger sur ces questions avec les maires, les parlementaires et le président de la collectivité locale » surtout lors d’un dîner “républicain” le 25 au soir. Reste à savoir si cet échange suffira à satisfaire les élus. Car à ce stade, la présidence reste très prudente quant aux annonces hypothétiques : « Aujourd’hui, le moment est venu de définir le projet
avec la mission conduite par les experts et avec les membres du Gouvernement »
nous nous limitons à répondre.

Venue en Guyane dix jours avant la visite présidentielle, la ministre déléguée à l’Outre-mer Marie Guévenoux a tenté de rassurer : « Il n’y a pas de tabou sur ce sujet. Le Président de la République l’a dit en ces termes, a-t-elle déclaré à l’AFP… avant de renvoyer la balle aux élus locaux pour exprimer leurs vœux sur le partage des compétences en cas d’autonomie, ce qu’ils affirment avoir déjà fait.

Lors d’une conférence de presse, le député indépendantiste Jean-Victor Castor (RDA) affirme : “Si le président ne répond pas sur l’autonomie, son déplacement n’aura aucun impact”. Ce déplacement sera le premier d’Emmanuel Macron dans les Outre-mer depuis sa réélection et l’Élysée évoque de multiples annonces sur la pêche, l’orpaillage illégal, l’espace… A condition que la question de l’autonomie ne joue pas un rôle. trouble-fête.

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