Les tourbières sont des écosystèmes précieux et fragiles qui jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité et dans la lutte contre le changement climatique. Le 23 mars 2024, une vingtaine de membres du TCS ont prêté main-forte à la revitalisation du haut marais de la Saigne des Rouges-Terres (Bémont/Montfaucon). Les travaux, réalisés sous l’égide de l’Office de l’Environnement, consistent à neutraliser les drains périphériques qui assèchent le haut marais.
La tourbière de la Saigne des Rouges-Terres a fait l’objet d’une exploitation de tourbe jusqu’au milieu du siècle dernier. Cette utilisation a fragmenté les tourbières et porté gravement atteinte à leur biodiversité. En raison du manque de bois de chauffage, la tourbe était coupée en briquettes et utilisée comme combustible pour chauffer les maisons. Ainsi, des fosses d’extraction ont été creusées. Afin de pouvoir travailler « à sec », des drains y ont été installés, évacuant l’eau, le plus souvent, vers des dolines naturellement présentes autour de la tourbière. Ce sont précisément ces exutoires périphériques qu’il faut aujourd’hui boucher avec des marnes argileuses afin de redonner de l’eau aux terres.
Ces travaux sont complémentaires aux interventions déjà réalisées en 2000 et 2004. Un déboisement important, le blocage du collecteur principal, la construction d’un étang et de plusieurs étangs avaient déjà été réalisés.
L’opération d’aujourd’hui favorisera le développement d’espèces rares et spécialisées, typiques des zones marécageuses. Sachant que les zones humides suisses abritent à elles seules la moitié des espèces menacées, il est important d’agir sur ces objets. Cela est d’autant plus vrai que ces interventions contribuent également à la lutte contre le réchauffement climatique.
En effet, lorsque la tourbe n’est plus immergée, les insectes et micro-organismes la dégradent, libérant ainsi dans l’atmosphère une quantité importante de gaz à effet de serre (CO2). Les travaux menés sur ces milieux permettent de réengorger les sols et d’éviter les émissions de dioxyde de carbone. La tourbière retrouve ainsi son rôle naturel de puits de carbone.
Les dirigeants et une vingtaine de membres de la section TCS Jura-Jura bernois se mobilisent donc aujourd’hui et apportent une contribution volontaire à la protection des marais. L’Office de l’Environnement, appuyé par un bureau et une entreprise spécialisés, assure l’encadrement, en accord avec la commune de Montfaucon, propriétaire des lieux.
