De nombreux Basèclois se sont rassemblés devant l’église Saint-Martin pour soutenir les parents et la famille du policier, bien connu dans le village.
Fusillade de Lodelinsart : les trois accusés restent derrière les barreaux
Longue de 700 mètres, la haie d’honneur formée par les policiers avant l’entrée du cercueil dans l’église est sans doute l’image forte de la matinée. C’est comme si tous les policiers du pays étaient à Basècles samedi matin. Il y avait évidemment ses frères d’armes du DSU, de nombreux représentants de la police fédérale, mais aussi de la police locale. Un hommage digne et poignant, partagé par tous les civils à l’arrivée du cercueil salué par une salve d’applaudissements.
Le policier tué lundi a reçu à titre posthume la médaille de la Croix Civique de Première Classe. Son cercueil a été décoré par la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden au début de la cérémonie. « Jonathan est issu de la promotion 2017 de la Direction Centrale des Unités Spéciales. Il a rejoint la DSU de Liège avant ses 30 ans», explique l’un des hauts dignitaires de la police fédérale, le premier à prendre la parole lors des obsèques. « Il était rassembleur, souriant et professionnel et extrêmement calme. Surnommé Javel, puis Le Jave, il s’est toujours rendu disponible auprès de ses frères d’armes, sa deuxième famille.
Aîné de six enfants, le policier était également père de deux petites filles. Ses sœurs ont ensuite pris la parole samedi matin. “Nous garderons votre sourire et votre engagement, la passion qui vous animait lorsque vous parliez de participer au Dakar, votre grand rêve. Ce lundi, l’impensable nous a été annoncé. Vous avez perdu la vie dans l’exercice de vos fonctions. Nous payons un prix élevé en perdant un frère. La famille du défunt rend un vibrant hommage aux brigades spéciales d’intervention : “merci pour votre engagement, merci de garantir notre sécurité au péril de votre vie.”
La cérémonie s’est terminée vers 13 heures, après les offrandes où les nombreuses personnes restées à l’extérieur de l’église ont pu revenir saluer la mémoire des Basèclois. Ils étaient plus d’un millier, civils et policiers, à venir dire un dernier au revoir à celui qui a risqué sa vie pour défendre celle des autres…
“Jonathan était un enfant du village”, confie le maire Luc Vansaingèle
A Basecles, où Jonathan a grandi, l’émotion était intense. « Nous connaissons les risques du métier. Mais personne n’est vraiment préparé à un tel drame», reconnaît une citoyenne de Leuze, dont le mari est policier dans la région où Jonathan a débuté sa carrière. “Nous le connaissions. Il fallait venir réfléchir aujourd’hui », ajoute sa voisine, une Basècloise proche de la famille de Jonathan. “On voit ses photos défiler. C’est très douloureux parce qu’on se dit que ça ne devrait jamais arriver. Nous sommes très touchés mais nous avons choisi d’être là pour résister à ces atrocités.
Juste avant le début de la cérémonie, Luc Vansaingèle a accepté de nous répondre. Samedi matin, sa commune accueillait des centaines de policiers en poste ou à la retraite, les ministres Ludivine Dedonder et Annelies Verlinden ainsi qu’un représentant de la couronne. Mis en place avant la cérémonie, le dispositif conséquent permettait à tous ceux qui ne pouvaient entrer dans l’église Saint-Martin de suivre les funérailles. “C’est un organisme digne de l’hommage qu’il mérite », a déclaré le maire. « C’est aussi une façon de témoigner notre gratitude à quelqu’un qui a donné sa vie pour la sécurité de ses proches. Je suis certain que toute la Belgique partage la douleur des Basèclois.» Le bourgmestre n’oublie pas tous les policiers qui composent les unités spéciales de la police fédérale. «Ils méritent un gros coup de chapeau. Au-delà du drame, nous devons les remercier et les soutenir.
Je soutiens également la famille de Jonathan. Sa famille entretient toujours des liens très forts avec le village de Basècles, où sa sœur est médecin et sa mère, kinésithérapeute. Le policier était encore là très fréquemment. “C’est la raison pour laquelle les funérailles ont lieu ici. Jonathan quitte Basècles pour suivre sa vocation. Mais il reste un enfant du village et nous sommes aux côtés de sa famille», conclut le maire.
