avant les débats, les points de vue des parlementaires de Dordogne

DDimanche 10 mars, le président de la République, Emmanuel Macron, a confié qu’un projet de loi ouvrant « l’aide à mourir dans des conditions strictes » serait débattu au Parlement en mai. Le texte prévoit que “l’aide à mourir” sera accessible aux personnes majeures, “de nationalité française ou résidant de manière stable et régulière en France”, étant “pouvant exprimer leurs volontés de manière libre et informée”, étant “touchées par des une affection grave et incurable mettant en jeu le pronostic vital à court ou moyen terme » et « présentant des souffrances physiques ou psychiques réfractaires ou insupportables liées à cette affection ».

Avant les débats dans les chambres – et pour éviter les éléments de langage – « Sud Ouest » a posé les mêmes questions aux six parlementaires de Dordogne. Voici leur réponse.

Pascale Martin, La France insoumise/Nupes, députée 1ère circonscription


Pascale Martin : « Il est indéniable que certains patients continueront à se rendre en Suisse ou en Belgique pour être accompagnés. »

archives Philippe Greiller

« 90 % des Français sont favorables à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Je porterai leurs voix. Mais la définition proposée par le gouvernement est infantilisante, puisque ce sont les médecins qui sont chargés de qualifier le niveau de souffrance. Les notions de court et moyen terme sont floues et certaines pathologies neurodégénératives ou psychiatriques n’entreront pas dans le cadre de cette loi, fermant l’accès à l’aide à mourir aux personnes concernées. Quel choix leur laissons-nous ? »

Serge Muller, Rassemblement national, député 2e circonscription


Serge Muller : « J’appelle à un référendum, car tous les sujets qui concernent notre société doivent être traités. »

Archives Stéphane Klein/ SO

« Je considère ce texte avec beaucoup de prudence. Il faut réussir à trouver un équilibre entre l’acharnement thérapeutique et le droit à l’euthanasie. Avant de passer à un nouveau texte qui risque de soulever de nombreuses questions, notamment du point de vue des équipes médicales, je demande au gouvernement d’appliquer la loi actuelle. [NDLR : la loi Claeys-Leonetti de 2016]. Avec tous mes collègues du RN, j’appelle à un référendum, car tous les sujets qui concernent notre société doivent être traités. »

Jean-Pierre Cubertafon, Mouvement Démocratique, député de la 3ème circonscription


Jean-Pierre Cubertafon : « On ne peut plus faire semblant d’ignorer que certaines personnes vont mourir loin de chez elles, dans d’autres pays. »

archives Philippe Greiller

« Peut-on se contenter des textes qui existent ? Les demandes qui nous parviennent ne sont pas formulées par des penseurs ou des idéologues, mais par des patients qui souffrent au point de n’en plus pouvoir le supporter. Nous ne pouvons plus prétendre ignorer que certains mourront loin de chez eux, dans d’autres pays. Assez de personnes ont travaillé sur ce problème : le résultat est une définition où chaque mot est pesé. Je suis pour une application stricto sensu du projet de loi, avec les précautions qu’il prévoit. Aucun soignant ne sera contraint. »

Sébastien Peytavie, Génération. s, député 4ème circonscription

Sébastien Peytavie : « Même si la loi précédente répondait à la plupart des cas, les cas exceptionnels nécessitent un échelon supérieur. »


Sébastien Peytavie : « Même si la loi précédente répondait à la plupart des cas, les cas exceptionnels nécessitent un échelon supérieur. »

archives Philippe Greiller

« J’avais peur que ce texte n’arrive pas. Même si la loi précédente couvrait la plupart des cas, les cas exceptionnels nécessitent un échelon plus élevé. Quand les gens s’imaginent malades, dépendants, ils disent que dans cette situation ils préféreraient mettre fin à leurs jours ; dans une société de performance, il est insupportable de se voir dans un certain état, alors on veut y mettre un terme. Mais lorsque cela arrive, certains ne le font pas car ils traversent la période différemment : la dimension temporelle est donc importante. »

Serge Mérillou, Parti socialiste, sénateur

Serge Mérillou : « Je veux dire à ceux qui sont contre une chose : on ne vous force pas. »


Serge Mérillou : « Je veux dire à ceux qui sont contre une chose : on ne vous force pas. »

Archives Michel Faure

« Les attentes de la société correspondent à mes attentes personnelles : il faut aller plus loin. Je veux dire à ceux qui sont contre une chose : on ne vous force pas. Pour la plupart, les arrangements me conviennent. Ce qui me dérange, c’est la notion de « court ou moyen terme ». Ce n’est pas clair. Je compte sur les discussions pour affiner cela car, si l’on n’est pas précis, les recours seront infinis. Ce qui me préoccupe, c’est l’équilibre final du droit entre l’appel à la prudence et les attentes sociétales. »

Marie-Claude Varaillas, Parti communiste, sénatrice

Marie-Claude Varaillas : « Il va falloir être clair car sinon, on prend le risque que rien ne change. »


Marie-Claude Varaillas : « Il va falloir être clair car sinon, on prend le risque que rien ne change. »

Archives Michel Faure

« Le sujet est intime, il nous ramène à nos convictions les plus profondes. Le président formule des solutions qui vont au-delà de la loi de 2016, dont il est devenu nécessaire de combler les insuffisances. Il n’utilise pas les termes « suicide assisté » ou « euthanasie ». Il va falloir être clair car sinon on prend le risque que rien ne change. Le texte ne considère pas le cas des maladies évolutives incurables. Il faudrait préciser « même en l’absence de décès attendu à court terme » pour inclure les maladies comme Charcot. »

Soins palliatifs

Les six parlementaires ont spontanément évoqué la question des soins palliatifs. Pour chacun d’entre eux, le projet de loi doit être accompagné de moyens importants consacrés à cet aspect de la fin de vie.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV GRDF et Rosa Paris nous proposent une comédie hilarante avec Jamel Debbouze pour promouvoir le gaz vert ! – .
NEXT la ministre de l’Enseignement supérieur annonce qu’elle va porter plainte