Depuis mercredi 20 mars, Thomas Quentin, accusé de meurtre, comparaît devant la cour d’assises du Gard. La victime, un SDF, a été abattue et tranchée dans le squat du chemin de la Chance à Pont-Saint-Esprit.
Le 17 mai 2021, dans le squat du chemin de la Chance à Pont-Saint-Esprit, Ismaël Slimani est tranché et tué lors d’une soirée très alcoolisée où circulaient des stupéfiants.
Accusé de meurtre, Thomas Quentin dit Tom, un SDF défendu par MM. Amandine Colombo et Florence De Prato, comparaît depuis ce mercredi 20 mars devant la cour d’assises du Gard. Ce 17 mai 2021, lors de cette soirée festive, une altercation a eu lieu entre la victime et Thomas Quentin, craignant une bagarre sur ce site dont il était en quelque sorte le gérant officieux. L’accusé n’aurait pas pu tolérer le comportement agressif et la violence de la victime.
L’accusé, gérant officieux du squat du chemin de la Chance
Le quadragénaire est allé chercher un fusil – une arme désuète – pour se protéger, a-t-il raconté, et a tiré presque à bout portant, dans la nuque. Thomas Quentin a ensuite tranché la gorge de la victime avec un couteau de cuisine. “Je suis coupable. J’ai tué Ismaël »» a déclaré ce mercredi matin cet homme livide. “Voulez-vous le finir?” » s’interroge le président de la cour d’assises du Gard, Christian Pasta. « Ça y est… » « Je voulais mettre fin à ses souffrances parce que je voyais qu’il était en train de mourir. » a-t-il expliqué lorsqu’il a été entendu par les gendarmes.Je savais que nous allions nous affronter mais je ne pensais pas que nous en arriverions là. Et le fusil ?“Je l’ai utilisé pour les rats”répond l’accusé qui restera prosterné sur son fauteuil une bonne partie de cette première journée d’audience.
Selon les premiers constats – le médecin légiste, Mounir Benslima, sera entendu ce jeudi par la cour d’assises –, la blessure par balle n’aurait pas été mortelle.
Le corps de la victime a ensuite été transporté, par Thomas Quentin et trois autres fêtards, dans un champ voisin. La chaise ensanglantée sera jetée sur le corps de la victime.
Ces trois autres amis qui avaient participé à la fête étaient accusés d’avoir modifié la scène du crime et d’avoir caché le corps de la victime. Deux d’entre eux, convoqués devant la cour d’assises du Gard, sont en fuite. Un seul, Patrick, défendu par Me Massal, s’est présenté à l’audience.“Nous ne nous attendions pas à tout cela, confie Patrick. J’ai entendu le coup de feu. J’étais à l’intérieur de la grange. Je croyais qu’ill (NDLR : la victime) était mort. Il y avait beaucoup de sang. Nous étions abasourdis. Il m’a donné sa parole qu’il se rendrait. Je devais rentrer à Dijon. J’ai pris le bus le lendemain. C’est quelqu’un que j’aime bien… » Et la victime ? « Ce n’était pas une mauvaise personne. Mais c’était un mauvais buveur. Quand il buvait, il était violent.
Les débats se poursuivent aujourd’hui avec l’audition des témoins de ce soir. Le verdict est attendu ce vendredi.
L’accusé, sur les routes depuis plus de 20 ans
Enfant, Thomas Quentin, né en Picardie, a été victime de maltraitance et a failli être abandonné par sa mère. Il a été élevé par sa grand-mère, une femme aimante. Il devient père très jeune, à 18 ans, et exerce plusieurs métiers. Il a pris la route, seul, avec ses chiens. Dans le Gard, il a eu un deuxième enfant, avec une jeune femme. Le couple vivait initialement dans un camion. C’est un gros consommateur d’alcool (deux à trois bouteilles par jour). Il s’était installé et investi dans le squat du chemin de la Chance où il veillait au respect de la réglementation.
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