Un gros bruit sourd, « comme le bruit d’une tempête ». C’est ce qui a réveillé Caroline, habitante de la rue de l’Aber, à Telgruc-sur-Mer, ce mardi 19 mars. Il est vers 6h50. La jeune femme se lève et découvre la vitre de sa cuisine explosée. Des morceaux de verre jonchent le sol et le plan de travail. Par le trou béant, elle voit la maison d’en face brûler. Le toit s’est effondré. Elle appelle les pompiers, elle est la troisième à demander de l’aide.
Le logement réduit à néant
«Je suis ensuite descendu dans la rue. J’ai entendu un homme crier. » Elle s’approche de lui. «C’était le père de la maison. Je lui ai dit de se calmer, de s’asseoir et que je lui apporterais une bouteille d’eau et une couverture parce qu’il était sous le choc. Le temps que je revienne, il avait disparu», raconte ce voisin qui ne connaissait que très peu les occupants, la famille Soumer, arrivée dans le quartier il y a environ un an et demi. L’incendie fait rage et, très vite, les murs vont eux aussi s’effondrer. En un quart d’heure, la maison fut réduite à néant. « Nous sommes restés impuissants. C’est incroyable comme ça a brûlé en peu de temps», souffle Françoise, une autre habitante de la rue.
Sur place, les secours déploient un dispositif important (brigade cynophile, cellule d’assistance respiratoire, hélicoptère…). 74 pompiers sont mobilisés, ainsi que 24 engins. Ils viennent de Crozon, Douarnenez, Briec, Châteaulin, Landerneau, Quimper, Brest Île-Longue et Le Faou. Leur objectif : retrouver au plus vite dans les décombres la mère de 49 ans et le fils de 17 ans, qui n’ont pu s’échapper. Malheureusement, les sauveteurs, aidés par une tractopelle, n’ont découvert leurs corps que dans la matinée. Le père de famille, âgé de 52 ans, a été héliporté à La Cavale-Blanche, à Brest, puis au service des brûlés du centre hospitalier de Nantes. Selon nos informations, l’autre garçon de la famille, âgé de 20 ans, se trouvait à Brest au moment des faits.
Moment de recueillement jeudi matin au lycée Jean-Moulin à Châteaulin
Sur place, Estelle Leprêtre, sous-préfète de Châteaulin, a annoncé la mise en place d’une unité d’urgence médico-psychologique (CUMP) pour les proches qui habitent la commune. Plus tard dans la journée, c’est la municipalité qui propose une aide psychologique aux habitants qui le souhaitent, installés pour l’occasion au presbytère. Le lycée Jean-Moulin, à Châteaulin, où fréquentait Swann, l’adolescent décédé, a également mis en place une cellule d’écoute pour les élèves. Un moment de réflexion leur sera également proposé jeudi matin.
-Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame survenu au 7, rue de l’Aber, ce mardi 19 mars 2024, à Telgruc-sur-Mer. La fuite de gaz reste, pour le moment, la piste privilégiée par les gendarmes.